Tandis que les petits génies – génétiques ou non – nous imaginent des origines de plus en plus farfelues, il est opportun de remonter à la Source, la seule, l’unique.
Ces questions premières auxquelles, souvent, on ne répond qu’en dernier : qui suis-je ? d’où viens-je ? où vais-je ? ces questions ressassées, moquées, traînées dans tous les caniveaux de la philo de bistrot, au-delà de leur formulation, choquent toujours autant par leur mystère insondable.
La science donne ses réponses, largement insuffisantes. Les poètes et les romanciers donnent les leurs, souvent gratuites. Les religions et les sectes en assènent d’autres, contradictoires, intolérantes. Le pèlerin de la connaissance, dépité, arrête son errance. A quel saint peut-il encore se vouer ?
Il est cent fois plus facile d’avaler tout rond une religion plutôt que de partir seul, sur des chemins ardus, en quête de la lumière. Car c’est bien de lumière qu’il s’agit. En quête de nos origines, il serait désolant d’omettre les réponses que depuis toujours nous donne la tradition.
Peu d’êtres humains aiment faire des investigations et chercher la connaissance. Il est plus facile de croire.Humbatz Men
« Car tu es lumière, né de la lumière, et par toi tout a été fait » tel est l’enseignement de la tradition, repris pas la Bible et par bien d’autres mythes fondateurs.
Né de la lumière ! Et les angoisses tombent du coeur comme des peaux mortes. Comme la mue des Serpents dont nous n’aimerions pas descendre.
Entendons-nous bien : quand la tradition nous reconnaît enfants de lumière, elle n’entend pas se prononcer sur notre code génétique ni sur tout autre filiation charnelle, physique, matérielle.
L’origine génétique de notre corps physique n’a que bien peu d’importance au regard de la certitude sacrée qui nous habite : nous sommes tous lumière, nés de la lumière, et par nous tout a été fait. Gardons-nous de confondre le véhicule et son pilote. La source traditionnelleaffirme haut et clair la nature spirituelle de l’être humain, ce dont la science n’est pas convaincue. Quand cette dernière ne confond pas l’esprit et le mental rationnel, ce qui lui arrive trop souvent ces temps-ci. La différence est pourtant énorme. La logique raisonne quand l’esprit crée. La pensée copie le monde, tandis que l’esprit l’habite.
Le mental rationnel nous permet de compter, l’esprit nous donne l’être. Carlos Castaneda insiste assez sur cette distinction fondamentale qui fonde la vision du monde des sorciers yaquis : le tonal et le nagual, le côté droit et le côté gauche, le banal et la magie. Mais il n’a pas fait école. Pas encore. Tant est grave en occident la marque inepte du cogito, ce diktat du tout-rationnel qui tue. Dans un monde dominé par la pesanteur et la quantité, l’Esprit se cache, effarouché. On l’a vu refluer des sphères dirigeantes – financières, économiques, politiques, religieuses même – qui doivent se contenter du seul mental pour nous éviter l’extinction.
Leurs chances sont infimes. Si tu comptes sur eux, prépare-toi au pire.
A la vérité, voilà bien longtemps qu’il n’y a plus de pilote dans l’avion. Le système aujourd’hui mondial n’a pas la moindre cohérence. C’est un gigantesque collage de mécaniques folles qui tournent à contre-rythme.
Qui pourrait prétendre améliorer ce merdier ? Sans parler de le diriger !
J’ai bien peur qu’il faille passer par une purge drastique. Ce que notre espèce n’a pu apprendre par la douceur, elle devra l’apprendre par la force.
JEt ça ne fait rigoler personne, croyez-moi. Mais là encore, il ne s’agit que de la matière. L’esprit, lui, n’interrompt pas son aventure pour si peu. La fin d’un corps ou celle de sept milliards de corps n’ont aucune incidence sur le règne de l’esprit. La fin d’une étoile ou d’une galaxie n’ont pas plus d’incidence sur le règne de la lumière.
L’amalgame qui nous tient lieu de système va se dérégler tout à fait, emporté par un autre, le déréglement climatique. La dégradation prévue par les climatologues s’annonce plus rapide que prévu.
Pourtant de nombreux et puissants pays pollueurs refusent de limiter leurs rejets de gaz à effet de serre. On va cuire dans notre jus. Je plains la Corse ou le Midi.
Déjà la Provence est en voie de sahélisation. La mer va monter plus vite et redescendre moins bas. Pendant que la bourse va monter moins haut et redescendre plus vite.
On va tous mourir, et alors ? Y en a qui en doutaient encore ? Une vie en moins, une mort de plus, est-ce que ça compte aussi peu que ce soit dans notre aventure lumineuse ? Même pas sûr. La tradition nous enseigne que nos souvenirs sont effacés par la mort. Alors il faudra, dans une autre vie, se rapprocher de la pierre. C’est notre mémoire éternelle. Chaque pierre est un miroir du monde qu’elle a senti palpiter autour d’elle. Nous sommes lumière, nous habitons la pierre Terre pour retrouver notre mémoire.
Et maintenant, qu’allons-nous faire ?
Nous sommes lumière, nous sommes esprit. Notre esprit façonne le monde, nos pensées font nos lendemains.
Puisque la science ne nous guide plus sur un chemin de vérité et de lumière, allons lui ravir son plus beau graal, la mécanique quantique, qui n’a de mécanique que le nom. Elle ouvre la porte à l’esprit qui crée son monde. Elle prépare la réconciliation tant attendue de la tradition et de la science.
Car ce qui doit être sera. Et ce qui est maintenant tourne et tourne encore jusqu’à ce que tu arrêtes le monde.
Seuls les enfants du feu comprennent le bleuCarl Sandburg