Par Jean Hudon
À l'aube du troisième millénaire, l'humanité vit une heure cruciale de son évolution collective. Du résultat de la crise planétaire que nous traversons dépend non seulement l'avenir de notre civilisation mais surtout l'avenir du continuum de Vie, fruit de milliards d'années d'évolution, qui fait de cette planète un si merveilleux oasis de fertilité et d'harmonie, vibrant de vitalité et unique dans l'univers entier.
La seule chance qui nous soit offerte de réussir le saut quantique d'évolution de la conscience nécessaire pour nous sortir de l'impasse actuelle réside au coeur de chaque être humain. De la lutte en apparence bénigne à laquelle se livrent en nous, d'une part, la tendance à se replier sur soi-même et à ne penser qu'à soi et, d'autre part, le désir naturel de donner, de servir et d'aimer dépend réellement le sort du monde.
Si nous échouons individuellement et collectivement à parvenir à une plus grande maturité psychologique et spirituelle, rien ne pourra sauver le monde du colossal effondrement écologique dont les signes avant-coureurs abondent déjà aux quatre coins du globe.
Seul un éveil de la conscience planétaire et écologique, un éveil à l'unité indissociable de toutes choses, suffira à stopper et inverser la course folle vers l'abîme.
Telles sont les prémisses d'une réflexion, certes difficile mais néanmoins vitale et incontournable, à laquelle sont conviées toutes les personnes animées du souci de laisser un environnement viable à leurs enfants et petits-enfants et de contribuer par leurs choix et leurs gestes conscients à un avenir meilleur pour tous. Afin de mieux comprendre le contexte élargi où s'inscrit la réflexion proposée, examinons ensemble un des aspects de l'expérience humaine que l'on néglige trop souvent d'étudier, soit la nature même de la conscience et les processus grâce auxquelles celle-ci peut s'épanouir.
L'Éveil
De tous temps les humains ont cherché à comprendre l'univers qui les entoure. Anciennement, les prêtres et les chamans des religions primitives ont tenté d'apporter, chacun à leur façon, une réponse à cette quête éternelle d'un sens à notre existence et d'une explication aux mystères et aux phénomènes de la nature. Aujourd'hui la science et de nombreux chercheurs visionnaires apportent aussi, mais par des voies bien différentes, certaines réponses aux grandes énigmes qui, encore maintenant, fascinent celles et ceux qui s'interrogent sur le sens de leur existence et sur le devenir de notre évolution commune.
J'aimerais vous faire partager la vision qui m'anime et me guide dans ma vie afin que, par ce partage d'idées et de réalisations intérieures, nous puissions agrandir ensemble le cercle des choses connues et comprises. Tout comme tant de gens aujourd'hui, je suis à la recherche d'une plus grande Lumière intérieure qui puisse mieux guider ma pensée et mes actes et ainsi améliorer ma contribution à l'existence collective et à l'avancement de l'espèce humaine.
Or, que peut-on constater autour de nous et en nous qui puisse nous éclairer dans notre quête? Tout d'abord que la vie est une merveilleuse aventure. Que l'univers qui nous entoure, de la plus simple fleur jusqu'au plus majestueux paysage, en passant par les êtres uniques et les expériences inoubliables que la Vie met sur notre route, sont autant d'occasions d'ouvrir notre coeur à la beauté qui nous entoure et ainsi de rendre grâce à cette Force qui, en nous et à travers l'ensemble de l'univers, s'exprime et se manifeste. Mais aussi, j'ai découvert et compris que la Vie exige beaucoup de nous ; qu'il nous faut sans cesse nous dépasser et ne pas nous laisser prendre au piège de quelque idée reçue, confortable et matérialiste ; qu'il faut parfois accepter de remettre en question certaines routines de pensée et de vie pour s'ouvrir à d'autres horizons et ainsi retrouver une véritable paix intérieure que seule l'harmonie avec les lois de la Vie et les exigences de notre destin peut apporter à l'âme.
C'est ce que je désire vous apporter par mes propos : une ouverture à de nouvelles idées ; un encouragement à aller au-delà des routines de la pensée ; un refus de la sécurité illusoire qu'apporte une certaine paresse de l'esprit qui hésite à regarder en face les grands défis de l'heure ; enfin, une vision renouvelé et profondément stimulante de la place que nous occupons dans l'ordre universel des choses.
Mais par où commencer? La première nécessité consiste à nous assurer que la communication soit bien établie, que votre réceptivité et la pensée communiquée soient au même diapason afin que les idées soient reçues avec le moins d'interférences possible. C'est pourquoi je me permets de vous suggérer un court moment de détente et de relaxation avant de poursuivre votre lecture. Les yeux fermés, prenez quelques profondes inspirations en prenant soin de relâcher de plus en plus toute tension musculaire jusqu'à ce que vous sentiez votre énergie vitale circuler plus librement et votre pensée se dégager peu à peu de toute préoccupation inutile en cet instant précis.
La conscience planétaire
Afin de prendre un peu de recul, récapitulons brièvement les grandes étapes de l'évolution ayant mené à l'apparition de notre espèce en ce monde. Rappelons d'abord que la matière même composant nos corps a été enfantée par un lent processus de gestation entamé il y a plus de 15 milliards d'années. Forgés dans l'explosion d'étoiles massives appelées supernovas, seules capables de créer les conditions de leur formation, nos atomes ont cheminé à travers un si grand nombre d'espèces que l'ensemble des millions de formes de vie peuplant notre planète aujourd'hui ne représenterait, selon la science, qu'environ 1% des milliards de formes de Vie qui nous ont précédé. Héritiers de cette prodigieuse chaîne de Vie, nous sommes, disent certains, l'instrument que se sont données les étoiles pour se contempler.
Poussés par le besoin de survivre, nous avons commencé à communiquer, à parler, à partager le fruit de notre expérience, à développer notre intelligence, à façonner des outils, à cultiver nos aliments, à édifier des demeures de plus en plus solides, à créer des civilisations. Et nous nous sommes multipliés. Nous avons occupé la Terre entière. Nous avons bâti des temples et des cathédrales pour honorer l'esprit divin dont nous avons senti la présence en nous et discerné la signature dans tout ce qui nous entoure. Nous avons cherché à comprendre les lois de l'univers et entrepris d'explorer le minuscule coin de galaxie où nous vivons.
Et nous avons pris conscience de notre petitesse dans cet univers aux dimensions sidérales pour enfin réaliser, après des millénaires de guerres fratricides et de destruction aveugle de notre environnement naturel, que notre avenir et celui de nos enfants est intimement lié à celui de notre propre planète. Stimulée par la vue des premières images de notre Terre vue de l'espace, évocatrices à la fois de la fragilité de la Vie et de son unique beauté, notre conscience s'est élargie pour aujourd'hui englober l'ensemble de la biosphère terrestre. Une conscience planétaire s'est éveillée en nous avec la réalisation de notre véritable place dans l'univers...
Cette conscience humaine qui nous habite n'est elle-même que l'embryon d'une Conscience universelle qui émerge peu à peu au fil des temps de sa gangue de matière dense, poursuivant ainsi son éternelle quête de connaissance et de révélation de sa propre nature infinie et éternelle. À travers nous et à travers toute Vie sur Terre et dans l'univers, cette Conscience universelle manifeste Sa présence et déploie Son infinie créativité, laissant en chemin des millions d'indices à Ses créatures pour qu'elles retrouvent le Chemin du Retour à la Lumière primordiale d'où nous sommes tous issus.
Avant de cheminer plus avant dans notre récapitulation des phénomènes de l'évolution grâce auxquels nous sommes parvenus au point où nous en sommes aujourd'hui, et avant de spéculer sur les devenirs possibles qui nous attendent sur la voie de notre évolution future, prenons quelques instants pour considérer l'essentiel des thèses défendues par deux scientifiques britanniques qui, chacun à sa façon, ont grandement contribué à façonner la nouvelle perception du monde qui émerge aujourd'hui.
Bien que souvent citée, l'hypothèse Gaïa, voulant que la Terre dans son ensemble soit comparable à une sorte de super-organisme vivant, est encore fort peu connue et les nombreuses découvertes fascinantes faites par son principal auteur, James Loveloch, méritent d'être mentionnées.
Quoique généralement peu admise par la communauté scientifique traditionnelle, dont la grille d'analyse est fondée sur une perception mécaniste et réductionniste des choses, cette hypothèse a au moins le mérite de nous faire découvrir sous un tout autre jour notre propre planète et notre rôle éventuel en tant qu'espèce. Voici donc en quoi consiste cette théorie et, tout d'abord, comment elle a pris naissance...
C'est en 1965, alors qu'il travaillait pour la N.A.S.A., que James Loveloch, chimiste, biologiste et inventeur, eut pour la première fois un pressentiment intuitif de l'hypothèse grâce à laquelle il deviendrait plus tard célèbre dans le monde entier. On avait alors demandé à l'équipe de chercheurs dont il faisait partie de mettre au point une série d'expériences scientifiques que l'on voulait placer à bord du premier satellite Voyager qui serait bientôt envoyé vers Mars dans le but de détecter s'il y avait ou non présence de Vie sur cette planète.
Voici le raisonnement qui l'a conduit à son étonnante découverte. Si la Vie est présente sur une planète, elle devrait nécessairement avoir modifié substantiellement la composition chimique de son atmosphère, tant par son utilisation de l'air que par ses rejets métaboliques tels l'oxygène et le méthane, de telle sorte que toutes ces modifications de l'équilibre chimique naturel puissent constituer une signe révélateur presqu'infaillible de la présence de la Vie. De ce point de vue, la composition chimique de l'atmosphère de Mars et de Vénus témoigne de l'absence de toute Vie, ce qui a bien sûr été confirmé depuis, avec la présence massive de gaz non-réactifs comme le gaz carbonique. Par contraste, la présence de la Vie sur Terre a totalement modifié l'atmosphère qui contient une forte teneur de gaz très réactifs, tels l'oxygène et le méthane, ce qui, du point de vue chimique, est une état de déséquilibre très instable. Par ailleurs, il n'y a que .03% de gaz carbonique dans l'atmosphère, alors qu'en théorie, s'il n'y avait pas de Vie sur Terre, cette proportion serait considérablement plus élevée.
Et c'est alors que Loveloch eut cette pensée stupéfiante : Se pourrait-il, se dit-il, après s'être rappelé que cet état de permanent déséquilibre chimique perdure depuis plus de 3,6 milliards d'années, que l'ensemble de tout ce qui vit sur Terre, guidé par une invisible intelligence collective, maintienne par un effort concerté les conditions chimiques et climatiques les plus favorables à son existence continue?... Après des années de réflexion, Loveloch en est depuis venu à la conclusion que c'est bien la Vie, en harmonisation constante avec l'évolution géologique de son environnement physique et chimique, qui a littéralement modelé l'environnement terrestre tel que nous le connaissons.
Semblable à un arbre dont l'écorce est la seule partie vivante, le globe planétaire s'est doté d'une peau vivante, composée de myriades de bactéries, d'animacules unicellulaires, de plantes, d'insectes et d'animaux qui, tous ensemble, par leur activité métabolique et leur prolifération plus ou moins grande, ont depuis des milliards d'années contrôlé la teneur des composantes chimiques et les conditions climatiques de la Terre de façon à perpétuer l'existence de la Vie. De là à conclure que cette collectivité biophysique est vivante et dotée d'une certaine forme d'intelligence capable d'auto-régulation, il n'y avait qu'un pas que Loveloch et des millions de personnes depuis n'ont pas hésité à franchir.
Quant au nom "Gaïa", le nom que les anciens Grecs donnaient à la déesse de la Terre, il a été suggéré à Loveloch par un de ses amis, William Golding, un écrivain et érudit en études classiques. Rarement un tel mariage de la science et de la religion aura-t-il été plus heureux et approprié, car cette vision presque mythique de notre planète vivante est devenue aujourd'hui un des principaux catalyseurs de l'éveil de la conscience planétaire qui se répand comme une traînée de poudre à travers le monde. Mais vous doutez peut-être encore que tel soit bien le cas. Comme le veut l'idée conventionnelle véhiculée par une science qui ne sait que rarement voir plus loin et plus grand que le bout de son microscope, vous êtes peut-être sous l'impression que la Terre n'est qu'une vulgaire boule de roche où la Vie est apparue par hasard, par une méthode que la science va sûrement parvenir à découvrir un jour, et que c'est tant mieux qu'il en soit ainsi sans quoi nous ne serions pas là pour en parler.
Cette espèce de suffisance arrogante véhiculée par toute la société occidentale, qui se croit supérieure par sa rapide conquête de la Nature grâce à la science et à la technologie, imprègne encore tout le tissu social et se dégage, sans qu'il n'y paraisse, de nombreux livres et d'une multitude de produits culturels que les médias et la télévision propagent à la grandeur du monde. Pourtant, rien n'est plus faux. Nous ne sommes pas supérieurs. Nous n'avons pas conquis la Nature. Et notre science n'explique encore que bien peu de choses comparé à tout ce qui est encore inexpliqué. En fait, en ce qui concerne l'idée de la Terre vivante, prenons quelques-unes des constatations qui ont mené James Loveloch à élaborer son hypothèse Gaïa, et nous verrons qu'il y a effectivement là, à tout le moins, matière à réflexion. Je tire en partie les informations qui suivent du troisième livre de Loveloch, "Healing Gaia, Practical Medecine for the Planet", publié en 1991.
Les signes vitaux de Gaïa
Prenons pour commencer la proportion d'oxygène dans l'atmosphère, qui se maintient depuis plusieurs centaines de millions d'années à approximativement 21% : s'il y en avait plus, soit à partir de 25%, les forêts brûleraient à la moindre étincelle jusqu'au dernier arbre d'un feu rageur et inextinguible ; s'il y en avait moins, surtout à partir de 15%, beaucoup d'animaux suffoqueraient. Orchestré par toutes les plantes et le plancton des océans qui produisent annuellement plus de 140 milliards de tonnes d'oxygène, cet équilibre de la proportion d'oxygène idéale pour la Vie est maintenu par rétroaction homéostatique, grâce à la photosynthèse qui transforme le gaz carbonique en oxygène. Pour mieux comprendre ce qu'est une rétroaction homéostatique, on pourrait comparer ce mécanisme régulateur à un thermostat contrôlant le chauffage central d'une maison. D'autre part, il faut se rappeler que sans l'apparition de l'oxygène et son maintien au niveau actuel, la couche d'ozone n'aurait pu se former et demeurer stable, permettant ainsi à la Vie de coloniser les surfaces émergées du globe.
Un autre gaz essentiel à l'équilibre chimique et climatique et qui se retrouve dans une proportion de 78% dans l'atmosphère que nous respirons est l'azote. Sans l'action continue de la Vie qui pompe constamment l'azote des sols et des océans où il se précipite sans cesse sous l'effet des éclairs lors des orages, l'atmosphère perdrait la majeure partie de son azote en quelques millions d'années. C'est plus de 500 millions de tonnes d'azote que les micro-organismes rejettent chaque année dans l'atmosphère, maintenant ainsi en équilibre un élément indispensable de la biosphère. Quant au méthane, un gaz très réactif qui disparaîtrait bien vite de l'atmosphère où il n'est présent qu'à l'état de trace (soit de l'ordre de 1,7 partie par million), il est continuellement libéré grâce aux fermentations d'une masse prodigieuse de micro-organismes, au rythme, là encore, d'environ 500 millions de tonnes par an. Sans méthane dans l'atmosphère, la Vie n'aurait pu se développer telle que nous la connaissons, ni ne pourrait survivre.
De même, la température moyenne à la surface du monde évite dans l'ensemble les écarts extrêmes, grâce au contrôle par les plantes et le plancton des océans de la proportion du gaz carbonique à "effet de serre" qui retient la chaleur du soleil dans l'atmosphère, un peu comme le font les vitres d'une serre. C'est environ 100 milliards de tonnes de gaz carbonique qui sont ainsi relâchées chaque année dans l'atmosphère. Un autre facteur important pour la stabilité du climat est la présence d'un couvert végétal, comme en Amazonie par exemple, qui favorise une pluviosité régulière grâce à l'évaporation par les feuilles. Sans cette évaporation, les pluies cessent et le désert s'installe rapidement comme on a pu le constater partout où de vastes forêts ont été coupées à blanc. La forêt de l'Amazonie, vieille de plus de 100 millions d'années, a pu ainsi permettre l'apparition de millions d'espèces uniques au monde, vivant ensemble en une étroite symbiose harmonieuse.
Mais ce n'est pas tout! Loveloch a fait une autre découverte fort importante pour démontrer une fois de plus l'étroit contrôle qu'exerce Gaïa sur son climat global. Tel que confirmé depuis par plusieurs autres scientifiques, Loveloch réalisa en 1971 que ce sont de microscopiques organismes marins qui, par la production de vastes quantités de diméthyl sulfhydrique, permettent la formation des gouttes de pluie au-dessus des océans. Comme les océans recouvrent les 2/3 du globe, l'absence de ce mécanisme vital à la formation des nuages aurait un effet dévastateur sur le climat global. De plus, ce même composé chimique accélère la désagrégation des roches des sols côtiers rendant de ce fait disponibles tous les éléments nutritifs nécessaires à la vie des écosystèmes terrestres et marins.
Une autre composante essentielle à l'harmonie de la biosphère est le taux d'acidité des pluies qui est normalement maintenu au degré optimal par la présence d'ammoniac dans l'air, à nouveau fruit de l'activité biologique. Pas assez d'acidité et les sels minéraux indispensables à la bonne santé des plantes ne seraient pas mis en circulation par réaction acide. Des pluies trop acides par contre délavent les sols de leurs éléments minéraux et affaiblissent d'autant les plantes, sans compter l'effet dévastateur d'une eau trop acide pour la survie des lacs et des rivières, comme on a pu le constater à bien des endroits au Québec et dans le nord-est des États-Unis.
Citons un dernier exemple : le taux de salinité des océans. Par un mécanisme encore incompris, les océans parviennent à maintenir à exactement 3,4% le degré de salinité de leurs eaux, ce qui est le pourcentage idéal pour toutes les formes de Vie peuplant les mers. Sans cesse, l'irrigation des continents amène par les fleuves et les rivières de nouveaux sels dans les océans, et ce, depuis qu'il a commencé à pleuvoir sur Terre. Pourtant, jamais sauf dans la mer Morte (justement!) le taux de salinité n'a-t-il dépassé 3,4%. Deux pour-cent de plus et toute Vie disparaîtrait des océans!
Il faudrait une longue étude pour parfaitement comprendre l'incroyable complexité de notre biosphère terrestre qui, par un enchevêtrement inouï de réactions chimiques et de phénomènes climatiques, nous démontre par son étroit contrôle des conditions favorables à son existence que seule la présence d'une intelligence globale peut expliquer la survie à long terme de notre bonne vieille Terre. Et nous sommes alors en droit de nous demander : S'il y a effectivement une intelligence globale qui gouverne toute Vie sur Terre, ce n'est sûrement pas le fruit du hasard si l'espèce humaine est apparue après des milliards d'années d'évolution... Quel est donc le rôle auquel cette intelligence nous destine dans son grand projet évolutif?...
C'est précisément pour tenter de répondre à cette question que nous allons nous tourner vers l'oeuvre d'un autre scientifique britannique, Peter Russell qui, par la publication de deux livres et lors de nombreuses conférences, a livré le fruit de ses recherches et réflexions à ce sujet. Selon la théorie révolutionnaire qu'il nous propose, l'espèce humaine serait l'équivalent d'une sorte de cerveau global à l'échelle planétaire, à travers lequel la conscience de Gaïa serait en train de s'éveiller. Ce même Peter Russell, a aussi récemment formulé une autre thèse, tout aussi fascinante, voulant cette fois que l'accélération exponentielle de l'évolution de la conscience et de l'accumulation du savoir humain atteigne sous peu une vitesse de progression quasi infinie, nous aspirant tous simultanément dans une sorte de trou blanc dans le temps, c'est-à-dire l'équivalent au plan temporel du phénomène astronomique connu sous le nom de trou noir. J'ai eu l'occasion de faire la synthèse de ces deux volumes pour la revue Luminance en 1993. Voici les principales idées que j'en ai retenues.
Gaïa s'éveille à travers nous
Comment ne pas s'émerveiller devant le prodigieux travail de synthèse réalisé par Peter Russell, d'abord dans La Terre s'éveille paru en 1982 et dans Le trou blanc dans le temps paru en 1992. Traçant avec brio une fresque détaillée décrivant l'évolution de la matière, de la Vie et de la conscience, ce brillant biologiste nous aide à mieux comprendre l'avenir incertain mais potentiellement grandiose de cette bonne vieille Terre et de son équipage humain. Mais décrivons d'abord le contenu de son premier livre.
D'emblée, Russell nous présente la théorie de Loveloch selon laquelle la Terre dans son ensemble se comporte, ainsi que nous venons de le voir, comme un seul et gigantesque être vivant, capable d'exercer un contrôle constant sur les multiples composantes de la biosphère de façon à protéger et à perpétuer les conditions favorables à la Vie qui s'y manifeste -- du moins jusqu'à ce que l'activité destructrice et polluante de l'humanité ne vienne tout gâcher.
Et tout naturellement, Russell s'interroge sur le rôle dévolu à l'humanité dans cette symphonie harmonieuse de Vie orchestrée par l'omniprésente conscience planétaire. Sommes-nous effectivement destinés à devenir le cerveau global de cette gigantesque matrice vivante?... Ou alors sommes-nous, telle une immense tumeur maligne, autant de cellules cancéreuses proliférant à toute vitesse et accaparant pour notre seul profit toutes les ressources vitales de la planète jusqu'à ce que celle-ci en meure?... Cet écartèlement douloureux entre les potentialités phénoménales du devenir humain et le constat terrible de notre égocentrisme destructeur et maladif forme la trame de fond de la tension qui guide l'ensemble de la réflexion de Russell.
Une seule solution permettrait selon Russell d'espérer que nous franchissions sans désastre global cette étape cruciale de notre évolution : un profond changement de conscience amenant une transformation globale de nos valeurs, de nos priorités et de nos comportements. Cependant, pour mieux apprécier où nous allons, il vaut mieux d'abord commencer par comprendre d'où nous venons sur le plan physique et biologique, ce qu'il fait dans la première partie du livre, pour ensuite diriger notre attention sur l'évolution de la conscience, sujet auquel le reste du livre est consacré.
Après avoir expliqué comment l'univers est apparu dans une gigantesque explosion à partir du néant et comment les étoiles et les planètes se sont formées, il décrit successivement l'apparition de la Vie, la colonisation de la Terre, l'évolution des espèces et l'émergence de l'être humain, du langage et de la civilisation, comme j'y ai déjà fait allusion au début de ce document. Comme le dit si bien Russell dans son livre, en parlant de l'espèce humaine : Ce produit quasi incroyable de quinze milliards d'années d'évolution porte vraiment à l'émerveillement. Nous voici, chacun de nous constitué de septilliards d'atomes, ordonnés en un système intégré de quelques centaines de trillions de cellules biologiques, expérimentant le monde qui nous entoure et les pensées qui nous habitent, ressentant différentes émotions et maints désirs. Et, par-dessus tout, nous sommes conscients de toutes ces choses et conscients d'être nous-mêmes. Si quelqu'un avait été là il y a 4 milliards d'années, aurait-il jamais supposé que le paysage volcanique, les océans primitifs et l'étrange mélange de gaz de l'atmosphère auraient lentement mais sûrement évolué en un tel être aussi improbable et aussi complexe?
Pensons maintenant aux développements quasi inimaginables qui nous attendent dans l'avenir. Où l'évolution nous mène-t-elle? Pour tenter de trouver un début de réponse à cette question, Russell nous invite à considérer le sens général de l'évolution et les patterns qui ont caractérisé les processus évolutifs jusqu'ici.
Au début tout n'était qu'énergie. Puis la matière s'est formée. Ensuite, la Vie vint animer la matière. Enfin, du sein de la Vie est apparue la conscience de la conscience. Ces quatre étapes successives forment une progression graduelle vers une complexité de plus en plus grande. Certaines caractéristiques communes semblent se dégager selon Russell. La plus importante est l'existence d'un seuil critique à partir duquel un bond quantique d'un niveau de complexité à l'autre devient possible. Ainsi, par exemple, il faut, dit-il, au minimum 10 milliards d'atomes environ pour que puisse se constituer une cellule viable. De même, ce n'est qu'au seuil de 10 milliards de cellules nerveuses dans le cortex du cerveau humain, siège de la conscience autoréfléchie, que cette forme de conscience peut semble-t-il apparaître. Une autre constante observée est l'accélération exponentielle du rythme de l'évolution alors que le temps requis pour le passage d'un échelon d'évolution à l'autre est de plus en plus court. Le passage de plus en plus rapide de l'ère agraire à l'ère industrielle, puis à l'âge de l'information et à l'âge de la révolution environnementale qui s'amorce reflète aussi cette constante.
Considérant ensuite l'augmentation rapide de la population mondiale qui culminera, estime-t-on, aux environs de 10 milliards d'individus au cours du prochain siècle, couplée à l'explosion dans les communications et les échanges intégrant dans un vaste ensemble de plus en plus interconnecté la communauté humaine devenue un "village global" pulsant de plus en plus à l'unisson, Peter Russell postule sa plus brillante spéculation; à savoir que l'humanité dans son ensemble serait sur le point de franchir une autre étape de l'évolution en s'unifiant en un gigantesque cerveau planétaire, constituant de ce fait un super-organisme social inédit jusqu'à ce jour. Après la géogenèse, c'est-à-dire la genèse de la Terre, et la biogenèse ou genèse de la Vie, l'évolution est arrivée au stade de la "noogenèse", la genèse de l'esprit, affirme-t-il. Il rejoint ainsi le concept présenté par Teilhard de Chardin qui a conçu l'idée de la "noosphère" pour décrire le système comprenant tous les esprits conscients. Nous assistons, conclut-il, à la planétarisation de l'humanité en une seule et vaste entité organique selon les paroles mêmes de ce célèbre philosophe moderne.
Après les quatre premières grandes étapes de l'évolution, soit l'énergie primaire créée par le Big Bang, puis la formation et la complexification de la matière, ensuite la naissance de la Vie et son évolution, et enfin l'éveil de la conscience qui est consciente d'elle-même, ce cinquième niveau d'évolution, ce nouvel ordre d'existence, est celui qui nous réserve à tous égards les plus grandes surprises! Cette conscience planétaire, née de l'unification de l'ensemble des consciences humaines embrassant simultanément tous les niveaux de conscience de toutes les espèces vivantes, sera, affirme Russell, comme l'éveil colossal d'un cerveau global, atteignant un niveau de cohérence similaire à celui du cerveau humain. La conscience de Gaïa, la Terre, s'éveillera alors soudainement.
Et ce qui pourrait contribuer à catalyser et déclencher cet éveil est la réalisation consciente, par une masse critique d'humains, de l'imminence d'un effondrement écologique sans précédent des fonctions vitales planétaires, à la suite de tous les déséquilibres écosystémiques que nous avons provoqués. Un bond évolutif d'une ampleur sans précédent serait sur le point de se produire sur l'ensemble du globe, à défaut de quoi la Vie, telle que nous la connaissons et notre propre espèce, risquent de disparaître à tout jamais.
Quelques faits sur l'état de santé de la planète
Pour mieux comprendre l'enjeu de survie planétaire dont il est ici question, faisons un bilan de l'état de santé de la planète. Certains, à l'évocation d'un possible désastre écologique planétaire refusent d'y croire ou même préfèrent ne pas y penser. D'autres, motivés par un optimiste que je partage entièrement, sont convaincus que nous trouverons à temps les ressources intérieures nécessaires pour faire face aux défis de l'heure et que la planète survivra aux graves perturbations écologiques causés par l'homme, non sans souffrir d'une grave érosion de sa biodiversité. Néanmoins, le fait est que dans l'état actuel des choses, l'espèce humaine se comporte encore aujourd'hui comme si demain n'existait pas, comme si les conséquences de notre pollution et de notre gaspillage importaient peu.
Certes, la conscience environnementale a fait des pas de géant depuis quelques années. Les programmes de collecte sélective et de recyclage sont maintenant monnaie courante. À chaque nouveau désastre écologique, que ce soit les incendies toxiques de St-Basile-le-Grand et de St-Amable ou la surexploitation de la forêt boréale au Québec, ou bien que ce soit les marées noires comme celles s'étant échappée du pétrolier Exxon Valdez en Alaska ou de l'Érika près des côtes françaises, ou encore des puits de pétrole au Koweit, tous les médias en parlent abondamment. Et bien sûr, les gouvernements font alors des pieds et des mains pour limiter les dégâts et montrer qu'ils prennent ces crises au sérieux. Le Sommet de la Terre, qui a réuni plus de cent chefs d'État en 1992 à Rio de Janeiro pour parler de développement durable et signer des conventions internationales, fut un autre grand signe d'espoir. Plusieurs autres conventions louables visant à protéger le fragile équilibre environnemental du globe, à diminuer les émissions de gaz à effet de serre ou à resserrer le contrôle des substances nocives pour la couche d'ozone ont vu le jour depuis.
Pourtant, dans les faits, on nous annonce chaque printemps que la couche d'ozone est de plus en plus mince. Chaque été le climat est un peu plus perturbé avec des pluies diluviennes catastrophiques à certains endroits et des sécheresses prolongées à d'autres entraînant de vastes feux de forêt brûlant sans contrôle durant de longs mois -- en 1998 seulement, c'est plus de 20 millions d'acres du couvert forestier mondial qui se sont ainsi envolées en fumée. Des ouragans de plus en plus violents frappent chaque année les pays proches de la ceinture équatorienne et des tornades de plus en plus nombreuses sèment la mort et la destruction sur leur passage. Les crises économiques et politiques issus de la globalisation des marchés, les guerres cruelles dans les Balkans ou encore les famines bibliques d'Afrique occupent tour à tour presque toute la place dans l'actualité et, avec le temps, la pression populaire s'est relâchée de sorte que les questions environnementales passent trop souvent au second rang des priorités gouvernementales.
Les risques que nous courons sont toujours aussi grands et ce ne sont pas quelques publicités "vertes" à saveur environnementale des compagnies multinationales qui suffiront à stopper les grands moteurs de la destruction écologique que sont les émissions polluantes des véhicules moteurs, des usines et des systèmes de chauffage fonctionnant au combustible fossile, la déforestation et la perte des habitats fauniques, la surpêche mondiale, les rejets toxiques et radioactifs nocifs pour des millénaires dans l'environnement, la perte annuelle de millions de tonnes de sols fertiles par l'érosion à cause des méthodes de culture industrielles, et ainsi de suite. La liste noire des statistiques et des faits relatifs à la crise environnementale mondiale est déjà suffisamment connue et il est donc inutile d'entrer ici dans tous les détails.
Cependant, prenons tout de même trois cas précis, à titre d'exemple, pour démontrer à quel point la Vie sur Terre est menacée. Considérons d'abord l'accélération de la disparition des espèces. Selon un spécialiste mondial en la matière, Edward O. Wilson, gagnant de deux prix Pulitzer, nous sommes entrés dans une sixième phase d'extinction massive des espèces depuis le début de l'histoire de la Vie sur Terre. Cependant, à la différence des autres, c'est la première fois qu'une espèce, la nôtre, est à elle seule responsable de cette érosion de la Vie sur Terre. Déjà on anticipe que, d'ici moins de 30 ans, plus de 20% de toutes les espèces seront éteintes à tout jamais; pire encore, plus de la moitié de toutes les espèces pourraient même disparaître d'ici une centaine d'années si rien n'est fait pour arrêter cette hémorragie. Cette perte de la biodiversité va en s'accélérant sans cesse et on parle d'une vitesse de destruction des centaines ou même des milliers de fois plus rapide qu'avant l'essor de la civilisation humaine.
Lorsque l'on sait que plus de 99% de toutes les espèces sont disparues du globe lors de chaque période d'extinction massive précédente, on peut imaginer ce qui nous attend. Chaque fois, la planète a mis des dizaines de millions d'années à s'en remettre. La Vie de Gaïa ne serait donc pas vraiment en danger, mais celle de notre espèce l'est certainement. Et n'oublions pas que nous avons ici affaire à un phénomène entièrement nouveau dans l'histoire de la Vie, car ce n'est pas l'impact d'une météorite, des éruptions volcaniques généralisées ou une nouvelle ère glaciaire qui sont en cause, mais bien l'envahissement de plus de 90% de toutes les terres émergées, monopolisées par une seule espèce dont les rejets toxiques et radio-actifs vont demeurer dans l'environnement durant des centaines de milliers d'années.
Considérons maintenant un deuxième élément crucial de la problématique planétaire, c'est-à-dire les changements climatiques provoqués par l'accumulation rapide de gaz à effet de serre dont le gaz carbonique, l'oxyde d'azote et le méthane dans l'air ambiant. Selon les relevés effectués à partir des bulles d'air emprisonnées dans des carottes de glace extraites de l'épaisse calotte polaire de l'Antartique, jamais la proportion de gaz carbonique n'a été aussi élevée dans l'atmosphère qu'elle ne l'est maintenant. Avec tout le combustible fossile que nous brûlons, c'est plus de 160 milliards de tonnes métriques de gaz carbonique que nous avons libérées dans l'atmosphère depuis le début de l'ère industrielle. Et pendant ce temps, nous avons rasé plus de la moitié des forêts tropicales du globe, nous privant ainsi justement des meilleurs fixateurs de gaz carbonique qui soient. Cette disparition massive des arbres est à elle seule responsable d'environ 90 à 120 milliards de tonnes de plus de CO2 dans l'atmosphère.
De sorte qu'il y a aujourd'hui 25% de plus de ce gaz dans l'air aujourd'hui, sans compter le méthane dont la concentration a presque triplé, avec comme conséquence maintenant inévitable que le climat, particulièrement celui des latitudes tempérées comme la nôtre, se réchauffera d'environ 2 à 3 degrés centigrades à l'échelle mondiale au cours de la vie de nos enfants. Ce réchauffement est tellement rapide que la plupart des espèces de plantes et d'animaux ne seront pas en mesure de s'adapter en si peu de temps et disparaîtront. De nouveaux déserts apparaîtront là où la pluie et des terres fertiles donnent encore aujourd'hui d'abondantes récoltes. La famine sera une menace réelle en Amérique du Nord. Les coraux des océans, sorte d'équivalents marins aux forêts tropicales sur le plan de la diversité biologique, meurent massivement à cause du réchauffement des océans comme cela se produit lors de chaque épisode du fameux El Ninõ entraînant de ce fait la disparition de milliers d'espèces dépendant de l'habitat fourni par les coraux pour leur survie. Le niveau des eaux s'élèvera de plus de 2 mètres, d'ici une cinquantaine d'années, avec la fonte précipitée des glaces polaires et l'expansion des eaux sous l'effet de la chaleur, et de nombreuses îles, régions côtières et villes importantes seront inévitablement englouties.
Mentionnons enfin un troisième problème planétaire majeur : la destruction de la couche d'ozone. Il faut d'abord savoir à quel point cette fameuse couche d'ozone est indispensable pour que la Vie soit possible sur Terre. Il fallut à l'origine attendre des centaines de millions d'années après l'apparition de la Vie dans les océans pour que, sous le couvert protecteur de plusieurs mètres d'eau, les premières algues produisent suffisamment d'oxygène pour qu'un bouclier d'ozone, fruit de la combinaison des atomes d'oxygène, se forme en haute altitude, contre les rayons ultra-violets du soleil, et que la Vie puisse ensuite commencer à coloniser les terres émergées. Sans couche d'ozone la Vie n'est donc pas possible sur Terre, sauf sous plusieurs mètres d'eau.
Nous savons tous que les chlorofluorocarbones, ou CFCs, qui se trouvent notamment dans le fréon des réfrigérateurs, mais aussi dans une foule d'autres produits, ainsi que le gaz halon encore utilisé dans certains extincteurs, sont très dangereux à long terme pour l'ozone. Nous savons aussi qu'un protocole international négocié à Montréal, sous l'égide des Nations Unies, visait à faire stopper avant 1995, dans la plupart des pays industrialisés, la production de ces produits nocifs, afin de sauver la couche d'ozone -- ce qui n'a pas empêché depuis lors des milliers de tonnes de CFCs d'être importé illégalement aux États-Unis afin d'alimenter le vaste marché de la recharge des systèmes d'air climatisé pour automobile. Nous nous rappelons sans doute aussi des nombreux avertissements qui nous ont été prodigués de nous protéger la peau et les yeux à cause des cancers de la peau et des cataractes que les rayons ultra-violets provoquent. Ici au Québec, l'ancien premier ministre Robert Bourassa, adepte invétéré du bronzage, a lui-même subi les conséquences d'un cancer de la peau mortel, tout comme des dizaines de milliers de Nord-Américains qui, chaque année, en souffrent et en meurent.
Ce que nous ne savons pas c'est que malgré tous les efforts de dernière minute pour atténuer ce problème, le mal est peut-être déjà fait et rien, ou presque, n'arrivera à prévenir la diminution de la couche d'ozone jusqu'à un seuil critique pour la plupart des formes de vie sur Terre. On sait que tous ces produits, une fois libérés dans l'atmosphère prennent de 10 à 15 ans pour s'élever jusqu'à la stratosphère où il peuvent alors être destructeurs pour l'ozone pendant plus de 100 ans, avant d'être enfin neutralisés. Ce n'est donc pas le fait de cesser d'en produire qui empêchera les centaines de millions de tonnes déjà libérées de s'y élever, ni ne garantira d'ailleurs que tous les CFCs encore emprisonnés dans les réfrigérateurs, par exemple, soient récupérés et éliminés avant de s'en échapper.
Les conséquences sur la faune et la flore de la disparition du bouclier d'ozone stratosphérique se font déjà sentir. Une espèce d'oiseaux en particulier, nichant dans les clochers au Québec et se rendant jusqu'à l'extrême pointe sud du Chili au cours de sa migration hivernale, est presqu'éteinte. On a compris ce qui leur était arrivé lorsqu'on a réalisé que les oiseaux qui avaient réussi à faire le long trajet de retour étaient presqu'aveugles. Incapables de voir clairement, ils entraient souvent en collision avec des obstacles qu'ils n'avaient aucune peine à éviter normalement et ils avaient donc bien de la difficulté à trouver leur nourriture. On sait que la gravité du problème de la couche d'ozone au pôle sud précède de quelques années celle du pôle nord. La plupart des moutons laissé à paître dans les collines du Chili austral y sont frappés de cécité par cataracte. On interdit aux enfants de jouer à l'extérieur à cause de la force des rayons ultra-violets entre 10 h. le matin et 3 h. de l'après-midi à Punta Arenas la ville la plus au sud du Chili. Rappelez-vous avec quelle rapidité les gens attrapent un coup de soleil au printemps, au moment où s'ouvre un trou dans la couche d'ozone au-dessus de nos têtes. On a même vu des brûlures au deuxième degré par le soleil!
On le voit, les risques que nous courons sont réels; la menace qui pèse sur la biosphère ira en s'aggravant à moins que des changements drastiques ne surviennent. Et c'est là que nous pouvons à la fois beaucoup et peu. Beaucoup, parce que c'est de l'action concertée et volontaire d'un très grand nombre d'individus que les choses peuvent réellement commencer à changer. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi. Peu, parce rien ne nous garantit que les principaux responsables industriels et politiques vont véritablement passer à l'action et cesser de tergiverser. Bien au contraire, les sacro-saints impératifs de développement économique et de création d'emploi prennent encore et toujours le pas sur les impacts environnementaux et sociaux à long terme de nos choix actuels. Et rien encore ne nous laisse espérer que la croissance démographique démesurée de l'humanité va se ralentir et s'inverser avant que des drames collectifs inouïs ne viennent réduire de force la population humaine. Pourtant, une mince mais bien réelle lueur d'espoir subsiste, ce dont nous allons maintenant considérer nos chances de se sortir de la crise dans laquelle notre inconscience et notre manque de prévoyance nous ont plongés.
Évolution intérieure
Nous réalisons maintenant que seul un changement profond et généralisé de nos comportements individuels et collectifs en tant que consommateurs de ressources et utilisateurs de technologies polluantes parviendra à inverser la destruction accélérée de notre environnement planétaire. Un changement fondamental doit en effet survenir au sein de la conscience humaine pour qu'un tel miracle se produise. C'est au sein de la conscience de chacun d'entre nous que se joue l'avenir de l'humanité et du monde. Et c'est là-même que se prépare le prochain bond quantique de l'évolution anticipé par Peter Russell. La perception que nous avons de nous-même doit changer. L'ensemble des idées et concepts à partir desquels nous construisons notre interprétation de la "réalité", le paradigme intérieur servant de point de référence à notre vision du monde, doit aussi évoluer. Enfin, notre mode de vie devra peu à peu se transformer pour qu'une nouvelle relation synergique émerge avec notre environnement naturel si nous voulons arriver à préserver la viabilité globale de la Terre et permettre une intégration harmonieuse de chacun dans le fonctionnement du super-organisme gaien.
Une des plus grandes myopies de la conscience qu'il nous faut d'abord réformer est la mauvaise habitude de se percevoir comme étant isolé, séparé, coupé de tout ce qui est à l'extérieur de nous, de la Nature, de nos semblables, de l'univers. Chaque être humain se croit sur une île, vaquant à ses occupations sans se soucier des conséquences, puisant dans l'environnement les ressources nécessaires à sa survie, puis à son confort, mais aussi parfois malheureusement à son enrichissement démesuré. Cette perception de "l'ego isolé dans sa carapace", comme le décrit si bien Russell dans son premier livre, fait de chacun de nous le centre de tout et voue à sa perte l'écosystème planétaire qui ne peut soutenir ni satisfaire les besoins insatiables d'une culture axée sur la possession du maximum de biens matériels possible et la consommation de tout ce que notre pouvoir d'achat individuel nous permet d'acheter. Ce sentiment illusoire de séparation justifiant l'exploitation éhontée de ce qui nous entoure pour nos égocentriques fins personnelles, est ce qui doit d'abord se dissiper.
L'antidote ou le contrepoids de cette tendance naturelle à tout faire graviter autour de notre ego, une habitude acquise lors des premières étapes de notre développement psychologique durant l'enfance, se trouve du côté d'un éveil progressif de la conscience supérieure liée au Moi intérieur vivant pour un temps l'expérience de l'incarnation dans la matière. Nous entrons ici bien sûr dans le domaine de la croissance spirituelle qui connaît aujourd'hui un essor sans précédent. L'expérience ineffable, presqu'impossible à communiquer, de la pensée unifiée au Tout Universel qu'un nombre croissant d'individus vivent à travers toutes sortes de voies d'éveil spirituel est le fondement de cette transformation qui est en train de balayer le monde.
Issu de la convergence de la pensée scientifique de pointe, qui reconnaît l'indivisibilité de l'ensemble de l'univers, avec la sagesse millénaire des philosophes et grands mystiques de tous les âges, un profond courant de renouveau de la pensée humaine fait jaillir la perception de notre unité essentielle avec la Nature, amenant la réalisation que notre destin collectif est intimement lié à celui de notre environnement naturel et planétaire. La naissance de la conscience écologique des années 90 n'est qu'une des multiples facettes de cette profonde transformation de la conscience humaine présentement en cours. C'est une véritable illumination spirituelle qui atteint un à un les êtres humains, ouvrant de plus en plus grandes les portes du coeur d'où émergent un amour et une compassion sans bornes pour tout ce qui vit.
C'est un lieu commun aujourd'hui que de dire que le 21e siècle sera spirituel ou ne sera pas, pour reprendre la célèbre maxime attribuée à l'écrivain français André Malraux. Déjà au début des années 80, une étude menée par deux sociologues américains établissait que 43% des personnes interrogées avaient vécu une expérience les ayant amené à transcender les limites de leur moi habituel. Ce type d'expérience, source d'un bonheur profond et durable, ouvre en général la conscience à l'unité de toutes choses, selon ce que les gens rapportent. À la différence des enseignements spirituels du passé, souvent déformés par des interprétations abusives et oblitérés par une dogmatisme religieux fanatique, l'expérience personnelle et intuitive de la réalité cosmique déclenche une véritable mutation de la conscience qui n'a rien à voir avec une approche purement intellectuelle et rationnelle de l'existence.
La méditation selon des techniques permettant une authentique plongée dans les profondeurs de la psyché humaine, un dépassement des limites étroites de l'ego, est l'outil par excellence de l'éveil spirituel. Pourtant, malgré toutes les techniques disponibles, en dépit de toutes les avenues, de toutes les possibilités d'évolution intérieure qui s'offrent à tous ceux et celles qui veulent grandir spirituellement, la véritable illumination est encore aujourd'hui un phénomène rare qui ne se gagne qu'au prix d'une vie d'efforts persévérants, de service et de dévouement à la cause de l'évolution intérieure des êtres. Bien des illusions doivent encore être dissipées avant que l'espèce humaine dans son ensemble ne puisse franchir le seuil de ce nouveau bond évolutif qui nous attend dans un proche avenir. Mais encore faut-il aujourd'hui faire les bons choix et réorienter dès maintenant notre vécu individuel et collectif vers la réalisation de cet équilibre intérieur et cette harmonie extérieure qui seuls permettront d'atteindre l'illumination collective.
Peut-être l'expérience menée avec des singes sur une île japonaise il y a plusieurs années, telle que rapportée par Lyall Watson dans son livre Lifetide publié en 1980, permet-elle d'avoir un aperçu de ce qui rendra possible une semblable mutation planétaire de la conscience. Voici donc ce qui s'est produit à l'automne de 1958 sur l'île de Koshima au Nord du Japon. En effet, depuis 1952 des scientifiques y observaient un groupe de singes de l'espèce Macaca Fuscata. Une partie de l'expérience consistait à donner des patates douces aux singes et voir en quoi cette nouvelle nourriture allait modifier leurs habitudes alimentaires. Les singes aimaient ces patates mais la terre qui collait à la pelure leur déplaisait. Une jeune femelle de 18 mois découvrit qu'en lavant les patates dans un ruisseau ce problème était éliminé. Peu à peu, entre 1952 et 1958, d'autres singes adoptèrent cette nouvelle habitude. Puis, à l'automne 58, un phénomène stupéfiant se produisit devant les scientifiques. Soudain, comme était atteinte une "masse critique" d'environ 100 singes qui avaient acquis cette nouvelle pratique, presque tous les autres singes à l'exception des plus âgés, et même, rapporte-t-on, ceux qui vivaient sur d'autres îles et n'avaient donc jamais eu de contacts physiques ni avec les singes de l'île de Koshima, ni avec les patates douces, tous se mirent alors spontanément à laver leur nourriture avant de la manger... La légende de ce qu'on a appelé par la suite le "phénomène du Centième Singe" était née!
Ce phénomène de masse critique peut sans doute également se produire pour l'espèce humaine. Lorsqu'il y aura suffisamment d'êtres humains qui auront intégré dans leur vie et leur psyché profonde la conscience de faire partie d'un Tout planétaire et universel, cette conscience se répandra alors comme une traînée de poudre, transformant du jour au lendemain notre perception de la Vie et nos priorités. Ce sera un peu comme si l'on s'éveillait tous ensemble d'un mauvais rêve dans lequel nous sommes tous, d'une façon ou d'une autre, prisonniers de nos illusions et de nos peurs. Cessant d'être perdus dans les illusions sans fin de ce rêve collectif, nous deviendrons le rêveur du rêve, consciemment; nous comprendrons notre raison d'être dans l'univers et réaliserons du même coup qui nous sommes.
Certainement pas ce corps que nous habitons. Certainement pas cet emploi que nous occupons. Ni tous ces souvenirs et tous ces projets que nous avons. Connais-toi toi-même , nous enjoignaient les anciens Grecs. Cette éternelle quête de l'humanité est aujourd'hui devenue d'une vitale nécessité pour la survie de notre espèce. Après cette étourdissante descente dans la matière que nous avons dû faire, après les balbutiements d'une conscience à peine éveillée des brumes de notre longue évolution biologique, après une longue lutte pour assurer notre survie physique, nous sommes parvenus au seuil d'une incroyable découverte, d'une éblouissante révélation. Nous sommes sur le point d'être libérés de la peur, de nos conditionnements, de notre attachement au temps et surtout d'une perception faussée de nous-mêmes. Le véritable travail, celui de notre propre éveil, a enfin commencé.
Le détachement intérieur et l'ouverture au divin
J'aimerais ici vous raconter une petite histoire allégorique, tirée du plus récent livre de Peter Russell, The White Hole in Time, qui exprime fort joliment de quelle façon l'être humain peut arriver à se libérer de ses peurs et de ses conditionnements pour enfin goûter à la véritable liberté d'esprit d'un être illuminé. Nous sommes tous un peu, écrit Russell, comme un homme à qui on aurait dit toute sa vie de se tenir fermement à une corde et de ne pas la lâcher sous aucun prétexte au risque de tomber et mourir. Arrive un sage qui lui dit que la sécurité offerte par la corde est illusoire et que s'il consentait à prendre le risque de la relâcher un peu, il en éprouverait une joie profonde et une réelle sécurité. Un seul doigt d'abord lui suggère-t-il... Après quelques hésitations, l'homme se dit qu'il ne risque pas grand chose après tout pour goûter à un peu de béatitude et il tente le coup.
Comme promis il en ressent une grande joie, mais ce n'est pas suffisant pour amener un bonheur durable. Après avoir été ainsi encouragé par le sage à relâcher graduellement sa prise sur la corde, un doigt après l'autre, l'homme en arrive enfin à surmonter la grande peur qu'on lui avait inculquée et il relâche le dernier doigt qui le retenait à la corde. Son bonheur est total et, à sa grande surprise, plutôt que de tomber, il réalise qu'il est simplement debout sur le sol ferme et qu'il est enfin libre d'aller où bon lui semble. Il en est de même pour nous. Il suffit de relâcher peu à peu notre adhésion à la transe culturelle qui nous maintient dans une illusoire sécurité, pour accepter enfin le risque de découvrir l'univers d'un oeil différent et ainsi changer totalement notre perception sur tout ce qui nous entoure et surtout sur nous-même.
Ce lâcher-prise, si l'on s'y abandonne de tout notre coeur, nous ouvrira la porte sur un univers merveilleux où nous vivrons des instants véritablement divins. Survenant parfois comme par magie, par la grâce d'une conjonction unique de circonstances et de disponibilité intérieure, ces moments d'extase, toujours trop courts mais d'une indescriptible intensité fulgurante, marquent à tout jamais la conscience et laissent entrevoir l'extraordinaire conscience d'être et l'ineffable paix de l'âme qui nous attendent lorsque nous aurons retrouvé le Chemin qui mène à Dieu. Après avoir vécu de tels instants, l'on ne peut ensuite que trop bien réaliser à quel point nous sommes attachés à nos désirs, à nos craintes, à nos opinions et à tout ce qui nous maintient dans l'illusion.
La pratique du détachement, surtout le détachement du fruit de nos actions, et la découverte du Soi profond que de telles expériences nous amènent à faire, nous mettent alors sûrement sur la Voie royale menant à l'illumination de l'être. Nous cultivons l'art de vivre le moment présent, laissant de côté les souvenirs passés préoccupants et toute inquiétude face à l'avenir, demeurant indifférents au bavardage omniprésent de notre incessant dialogue intérieur, pour centrer toute notre attention au sein de la pure essence de notre être, dans la conscience du veilleur silencieux qui sait, observe et est. Ainsi libéré du fardeau de tout ce qui le retenait dans le monde phénoménal de la matière, notre esprit peut alors se tourner vers le véritable service, rire sereinement grâce à tous les petits bonheurs que la vie apporte et resplendir d'un amour inconditionnel et communicatif pour tous les êtres qui habitent l'univers où nous avons la joie de vivre.
Ce tableau idyllique ne doit cependant pas nous faire oublier où nous en sommes. Le chemin à parcourir est long. Une des meilleures façons de mettre à l'épreuve notre nouvelle conscience spirituelle naissante et de renforcer notre capacité d'harmonisation avec notre lumière intérieure, consiste à appliquer dans nos relations avec nos proches la compréhension plus large de la vie que nous découvrons. Ainsi, nous pouvons prendre conscience à quel point l'amour que nous professons pour notre partenaire de vie est souvent conditionnel à ce qui nous satisfait chez cette personne, spéciale à nos yeux : son apparence physique, sa manière de s'habiller, ses talents, son comportement, etc., toutes conditions qui font qu'elle comble nos attentes.
L'expression d'un amour dénué de toute forme de jugement, empreint de compassion et d'acceptation, durable et désintéressé, dans le contexte d'une relation de couple ou envers n'importe quel autre être, est à maints égards semblable à l'amour que Dieu nous porte - selon la conception que chacun de nous a de cet être. Toute relation entre deux êtres humains constitue donc le laboratoire où peut se faire notre propre libération des attaches et illusions qui nous emprisonnent. Notre conjoint peut en effet nous aider à devenir conscient de nos peurs cachées et de nos divers attachements psychologiques et ainsi favoriser notre croissance vers une plus grande maturité intérieure.
Il peut également nous aider à voir nos réactions négatives face aux conséquences de nos rêves illusoires, nous aider à reconnaître nos erreurs et nous éveiller à notre vérité intérieure. En pratiquant le pardon avec notre conjoint, nous apprendrons aussi à nous détacher de la croyance voulant que nos états émotifs, nos colères et nos sautes d'humeur soient causés par l'autre. Nous accepterons alors d'assumer la responsabilité de notre propre détresse et changerons notre perception face à la notion de faute de l'autre, qui n'est après tout rien de plus qu'une banale erreur d'apprentissage d'une personne encore prise au piège de l'illusion - tout comme nous d'ailleurs. De même, cette capacité de pardonner appliquée envers soi-même pourra atténuer tout sentiment de blâme démesuré contre nous ou de honte destructrice, et nous aidera à mieux se comprendre et s'aimer.
L'accélération de l'éveil
Tel que déjà mentionné, l'évidence grandissante de la possibilité d'un holocauste environnemental planétaire devrait fouetter notre conscience collective et accélérer notre éveil. Libérant notre créativité de notre fascination pour tout ce qui touche la matière, grâce notamment à une plus grande maturité psychologique, nous pourrons décupler la vitesse d'évolution de notre conscience et faire des pas de géant dans notre développement spirituel.
En fait, ce phénomène d'accélération exponentielle de l'évolution s'observe déjà autour de nous. S'il a fallu des milliards d'années pour parvenir à l'apparition d'une première cellule vivante, le passage aux différents stades subséquents d'évolution s'est fait en un temps de plus en plus court, de sorte que nous pourrions comparer l'évolution de la Vie sur Terre à l'image d'une spirale aux spires de plus en plus serrées. Ainsi, d'après une étude de l'histoire de l'évolution terrestre et humaine réalisée par le philosophe américain Terence McKenna, la vitesse de l'évolution est 64 fois plus rapide chaque fois que nous passons d'une grande étape à l'autre. Selon ses calculs, le centre de la spirale évolutive, ou la fin de la compression du temps requis pour passer d'une étape à l'autre, se situerait en décembre 2012; et fort curieusement, c'est précisément le 22 décembre 2012, que se termine le 5 200e et dernier cercle du mystérieux calendrier maya qui, depuis sa découverte, fascine les scientifiques de par son incroyable précision... Voilà une coïncidence trop frappante pour ne pas être prise en considération!
Autre coïncidence, c'est également en 2012 qu'un autre écrivain visionnaire, Ken Carey, auteur du livre Semence d'étoiles, situe l'apogée de l'évolution humaine, le moment où sera atteint le seuil critique à partir duquel l'humanité fera un saut quantique d'évolution. Incarnant à jamais les pouvoirs et la gloire de l'Unique, une nouvelle sorte d'être, mi-divin, mi-humain, nous annonce-t-il, doit permettre la manifestation universelle du mystérieux Dessein Sacré, caché depuis si longtemps dans la chrysalide humaine en constante devenir évolutif. Un arc-en-ciel de Paix, d'Harmonie et d'Amour lumineux entourera le monde entier en ce jour béni de la Reconnaissance alors que l'Humanité entrera dans une nouvelle phase de mutation et s'unifiera en Un Seul Tout Conscient. Cet événement sera, affirme-t-il, d'une puissance supérieure à tout ce que la Terre a déjà connu. Plus d'énergie sera émise en un court laps de temps qu'il n'en est normalement émis à la surface de la Terre en plusieurs années. Cette énergie prendra la forme d'une perception accentuée et d'une connexion émotionnelle approfondie, reliant l'individu à Dieu.
Également prédit par Teilhard de Chardin dans son essai intitulé Mon univers, ce "Point Oméga" où tous réaliseront simultanément leur unité avec Dieu sera à certains égards semblable au phénomène du trou noir par lequel la force gravitationnelle d'une étoile super-géante devient si intense après son implosion finale que même la lumière ne parvient plus à s'en échapper. Telle est bien l'apothéose inimaginable, grandiose, titanesque à laquelle nous destinerait le Créateur de l'univers, soupçonne lui aussi Russell dans son plus récent livre. La force d'Amour engendrée par l'éveil d'un nombre suffisant d'êtres incarnés déclenchera une véritable 'supernova spirituelle' irradiant l'ensemble du monde d'une lumière intérieure capable de fusionner en un seul tout l'ensemble de l'humanité... Un trou blanc s'ouvrira dans le temps, nous entraînant tous dans un nouvel univers de conscience, encore inaccessible même à la pensée la plus dégourdie.
Rien de tout cela ne sera l'effet du hasard. Comme la science nous l'a révélé, il fallait exactement l'ensemble des lois physiques et biologiques connues pour donner naissance à la Vie et engendrer une intelligence capable d'apprécier la beauté de l'univers. La moindre variation à l'un quelconque des facteurs cruciaux dont dépend la merveilleuse harmonie du cosmos et la Vie ne serait alors pas apparue. L'eau elle-même, dont les prodigieuses propriétés en font un des ingrédients essentiels à l'évolution de la Vie, en est un des meilleurs exemples. En fait, dans l'ensemble des possibilités de paramètres différents que les lois physiques et biologiques auraient pu adopter, une seule sur un milliard d'autres pouvait permettre l'essor prodigieux de la Vie. Il y a donc bien une Intelligence Suprême qui a conçu et créé l'univers et il y a bien un But à son existence.
Qui plus est, nous ne sommes certainement pas la seule planète où la Vie s'est implantée. Plus de un quatrillion d'autres planètes porteraient la Vie selon les estimations les plus optimistes, confirme Russell. Nous ne sommes qu'une "graine" de l'évolution parmi des milliards et des milliards d'autres projetées dans les vents de l'espace-temps. Pourtant, comme toutes les autres semences de Vie, nous avons la possibilité de nous épanouir, après être parvenus à maturité, et donner les fruits pour lesquels nous avons été conçus. Il nous faut cependant passer au préalable un test d'intelligence cosmique. Si nous utilisons sagement les prodigieux pouvoirs à notre disposition et mettons notre créativité au service de tous les êtres partageant avec notre espèce ce berceau planétaire où nous sommes nés, l'humanité pourra alors continuer à porter le précieux Flambeau sacré de Vie qui nous a été confié.
Cependant nous ne sommes pas seuls, laissés à nous-mêmes, face au défi d'une transformation globale de nos consciences et de notre mode de vie. Des êtres vivants partageant comme nous le privilège universel de la conscience et de l'intelligence créatrice veillent sur nous depuis que l'être humain a entamé sa marche laborieuse sur le sentier de l'évolution. À partir des plans invisibles aussi bien que de ceux perceptibles à nos sens, des gardiens bienveillants surveillent discrètement nos pas chancelants et guident notre devenir collectif et ce dans le plus grand respect de notre propre libre-arbitre.
Des êtres d'une grande sagesse, issus de cycles évolutifs antérieurs au nôtre, sont venus à maintes reprises marcher à nos côtés pour offrir la lumière de leur grande lucidité et la chaleur de leur Amour afin de mener à bon port la collectivité d'âmes ayant choisi de s'incarner et grandir ensemble à travers les épreuves et les circonstances uniques offertes par ce monde merveilleux, préparé à notre intention depuis si longtemps. Leur présence a laissé une marque indélébile dans la culture humaine de toutes les époques sous la forme de religions et rites sacrés, encore largement suivis à notre époque. Aujourd'hui, alors que nous franchissons une des étapes les plus difficiles de notre devenir collectif, ces êtres de Lumière sont encore et plus que jamais à nos côtés, guidant de leurs voix désincarnées, par l'entremise d'une multitude de canaux humains de communication, les choix de vie et l'éveil spirituel de tous ceux et celles qui veulent bien prêter une oreille attentive et bienveillante à leurs sages conseils.
Mais ces êtres de Lumière et de sagesse ne sont pas seuls à agir. D'autres êtres provenant cette fois d'autres systèmes, d'autres lieux où la Vie est aussi apparue en cet univers infini, se manifestent également à notre attention afin d'influer subtilement sur le déroulement du cours de l'histoire. Des centaines de millions de personnes ont été les témoins du passage de leurs vaisseaux de lumière et des signes révélateurs ont été laissés en maintes contrées pour bien indiquer que ces observations n'étaient pas le fruit de l'imagination ou le résultat de malveillants canulars. Guidés en cela par la hiérarchie sacrée des maîtres de sagesse, ces êtres de tailles diverses mais néanmoins typiquement humains dans leur apparence générale, jouent eux aussi un rôle-pivot essentiel au bon équilibre de l'environnement terrestre et au maintien de l'intégrité de ce monde, terreau fertile de l'évolution de tant d'âmes. À travers les âges, ils ont oeuvré dans l'ombre et avec une abnégation et une dévotion sans borne pour favoriser la plus grande diversité possible et le meilleur épanouissement de la Vie sur cette Terre d'Eden, véritable paradis, oasis de Paix, de fertilité et d'abondance.
Je sais que vous pensez peut-être à ce point-ci que je vous entraîne dans un domaine où vous ne pouvez être assuré de quelque certitude que ce soit. Certains offrent même curieusement une résistance farouche à toute idée, disons le mot, d'une présence extra-terrestre dans nos cieux et sur Terre. C'est là un sujet délicat qui peut soit éveiller le plus grand enthousiasme ou au contraire faire surgir de brusques susceptibilités. Je n'ai absolument pas l'intention de chercher à convaincre qui que ce soit de l'existence de ceux que certains appellent respectueusement nos frères de l'espace. Pourtant, je ne puis résister à l'appel intérieur que je ressens de vous communiquer à tout le moins certaines informations à ce propos, laissant ensuite le soin à chacun de se faire sa propre idée.
Voici donc d'abord en quelques mots mon point de vue à ce sujet. Comme vous vous en doutez, il est clair pour moi que les dizaines de milliers d'observations d'aéronefs lumineux aux formes étranges vues par des millions de personnes et détectées sur les écrans radar du monde entier, photographiés et filmés depuis la fin des années 40, ne peuvent être le fruit d'une simple hallucination collective. De nombreux témoins ont raconté des histoires de tous genres, toutes plus fantastiques les unes que les autres, sur des rencontres avec certains occupants de ces engins et même parfois sur des enlèvements temporaires d'individus pour qui seule une séance d'hypnose a permis après coup de se rappeler des faits survenus. La masse considérable de livres, de documents et de renseignements publiés et diffusés jusqu'à ce jour sur le sujet a de quoi remplir d'étonnement quiconque s'intéresse sérieusement à l'étude du phénomène.
Cependant, un élément nouveau dans ce vaste sujet s'est manifesté depuis le début des années 80 et tout particulièrement à partir de 1990, un élément qui apporte un éclairage fort utile. Je veux ici parler du phénomène connu en anglais sous le nom de "crop circle" ou cercles dans les champs cultivés, ou encore pictogrammes agrestes.
Depuis le début des années 80, mais plus particulièrement depuis le début de cette décennie, des signes étranges, attisant la curiosité de tous, se sont mis à apparaître principalement dans les champs cultivés en Angleterre, mais aussi ailleurs dans le monde, dans les prairies canadiennes aussi bien qu'américaines, en Allemagne, au Japon, en Suède, en Italie, en Australie, et en Russie. On évalue à plus de 10,000 aujourd'hui le nombre de ces pictogrammes étranges apparus à travers le monde, la majorité de ceux-ci étant apparues dans la campagne anglaise. Leur forme a d'abord été simple au cours des premières années où l'on a commencé à les découvrir, c'est-à-dire de simples cercles de céréales -- soit du blé, de l'orge, de l'avoine, du colza (canola) ou même du riz -- soigneusement aplaties en spirale dont le centre est toujours légèrement décentré par rapport à la bordure du cercle. Puis sont apparus des double, triple, quadruple et quintuple cercles, auxquels "on" a ajouté au fil des ans un, deux, puis trois anneaux étroits parfaitement formés. Quant à leur taille, elle varie aujourd'hui du simple cercle de moins d'un mètre à de gigantesques formations aux configurations complexes dépassant les 200 mètres de long.
Je tiens à vous préciser immédiatement que la tentative orchestrée par les médias de ridiculiser toute l'affaire en 1991 en cherchant à nous faire croire que deux sexagénaires du nom de Doug et Dave, auparavant à l'emploi du service de renseignements britannique, auraient été les auteurs de la plupart des cercles découverts dans les champs de la campagne anglaise est en réalité le plus grand canular qu'on ait jamais tenté de nous faire avaler. Il est rigoureusement impossible que ce phénomène extraordinaire puisse être l'oeuvre de quelques plaisantins en mal de bonnes blagues. Apparaissant toujours de nuit à l'insu de tous, et parfois se manifestant la même nuit en plus d'une dizaine d'endroits éloignés les uns des autres, ces cercles et pictogrammes complexes sont créés grâce à une technologie qui dépasse de loin tout ce que nous connaissons à ce jour. En effet, chaque tige de plante est parfaitement pliée à angle droit, à environ 3 centimètres du sol, sans qu'il n'y ait trace de cassure mécanique de la tige. Vues au microscope, les parois cellulaires paraissent avoir été distendues par une force capable de les étirer sans les casser, un peu comme le ferait, dit-on, l'exposition de ces plantes à l'effet de micro-ondes. Le cas le plus spectaculaire concerne les cultures de canola qui est une plante dont la tige à la base est aussi grosse et cassante qu'une branche de céleri -- et qui sont elles aussi pliées sans la moindre cassure!
Voici une description des divers phénomènes entourant l'apparition de ces mystérieux messages, tel que rapporté par de nombreux témoins. Parfois, on observe de grandes draperies lumineuses apparaissant dans le ciel nocturne. De couleurs diverses, ces apparitions diaphanes descendent en lentes circonvolutions jusqu'au sol, stoppant pour quelques instants avant de se volatiliser pour ne plus être revues. Des cônes lumineux ou des boules blanches, oranges ou rouges paradent plus haut dans le ciel. Un témoin a même réussi à capter sur vidéo en 1996 la formation d'un immense cristal à branches multiples en moins d'une vingtaine de secondes pendant que deux petites boules lumineuses tournaient lentement à une centaine de mètres du sol. En certains cas, les chiens du voisinage jappent comme des forcenés, troublant le silence de la nuit. Les tuiles de certains toits tremblent comme agitées par une force invisible. Il arrive même que des automobiles refusent de démarrer. Plusieurs personnes ont entendu un bourdonnement sourd, parsemé de crépitements inexplicables, se déplaçant lentement au-dessus des champs. De rares témoins rapportent d'étranges sensations de temps distordu et de présence palpable d'énergie dans l'air. Tôt le matin, quelques curieux se rendent sur les lieux de tout cet émoi et découvrent, ahuris, une forme aux contours nets, comme coupée au couteau, s'étalant dans les blés jeunes ou mûrs selon le moment dans la saison estivale où le phénomène s'est produit. De nombreux livres, calendriers et vidéos, de même que de multiples sites sur l'Internet permettent aujourd'hui à chacun de constater la diversité prodigieuse des formes de plus en plus complexes ainsi créées par des êtres d'une évidente intelligence cherchant à nous communiquer la preuve de leur existence et, sans doute aussi, à piquer notre curiosité, voire à stimuler l'éveil de notre conscience intérieure.
Une fois établie l'irréfutable authenticité de la vaste majorité des formations découvertes -- car bien sûr il y a à l'occasion des canulars créés par d'obscurs farceurs dont les piètres oeuvres n'arrivent même pas à la cheville des authentiques formations, il nous faut ensuite tenter de comprendre le message qu'on nous envoie ou la raison derrière ces actes créateurs. Plusieurs pistes de recherche intéressantes ont été mises à jour jusqu'ici. Les sourciers, dont l'Angleterre est fort bien pourvue, ont chaque fois noté la présence de forts courants énergétiques en des points précis de ces formations picturales. En fait, d'après eux, ces sculptures environnementales sont intentionnellement placées à des points d'intersections importants du réseau d'énergie tellurique du globe. De plus, tous ont perçu avec leur baguette de détection que le niveau d'énergie de l'ensemble du réseau a considérablement augmenté depuis le début des années 90 alors que l'activité des mystérieux auteurs de ces pictogrammes s'est littéralement décuplée, le décompte annuel passant de quelques dizaines au début des années 80 à près de 2 000 nouvelles formations dans l'ensemble du monde, à partir de 1990. De là à conclure qu'une des intentions des invisibles visiteurs cosmiques est de renforcer le réseau énergétique formant une composante essentielle des processus vitaux planétaires, un peu comme un acupuncteur traitant les méridiens d'un patient, le pas est aisé à franchir.
Mais quelque chose de plus important semble encore nous échapper, car pourquoi ne pas s'en tenir alors à de simples cercles comme au début. Pourquoi ces formes de plus en plus complexes, évoquant un mystérieux alphabet recelant un message à notre intention? Certains intuitifs ont affirmé que ce serait peut-être là une ancienne forme d'écriture oubliée depuis longtemps mais tout de même gravée au plus profond de notre inconscient et que le simple fait de voir un de ces symboles suffirait à déclencher un processus d'éveil, comme une programmation enfouie au plus profond de notre psyché et dont l'activation enclencherait alors un processus d'évolution et d'éveil accéléré.
Une chose semble évidente toutefois : l'apparition de plus en plus fréquente de ces cercles dans les champs cultivés ne laisse personne indifférent et une subtile transformation psychosociale ainsi qu'un profond changement de paradigme sont en train de s'opérer. Nous pourrions croire que nous sommes guidés, pas à pas, vers un but déterminé et préparés en vue d'une fin bien précise; mais quel but et quelle fin?... Là réside toute la question. Car il semble bien y avoir une progression dans la fréquence et la complexité des formes observées.
Chaque nouvelle saison, l'excitation monte d'un cran alors que fusent les symboles archétypaux et les indices mettant notre perspicacité au défi de résoudre l'énigme qui se tisse sous nos yeux. Symboles mystiques antédiluviens, clés cachées de notre devenir prochain, aiguillons poussant sciemment nos consciences à l'orée d'une ère de révélations et de mutations profondes... L'esprit s'ouvre chez ceux et celles qui tentent de décoder l'insondable et d'entrebailler les portails d'un univers où le rêve deviendra réalité. Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux , disait Socrate. Peut-être n'avons-nous jamais été aussi près de découvrir qui nous sommes et ce qui se passe dans la tête des "dieux" qui nous rendent visite.
Tout bien considéré, on est en droit de croire que l'apparition de ces pictogrammes fasse partie d'un plan délibéré pour préparer les esprits à d'autres phénomènes encore plus extraordinaires qui se produiront alors que nous approcherons de l'année 2012, une année qui, de l'avis de nombreux visionnaires, restera à jamais marquée dans l'histoire du genre humain.
Tous ces livres de Watson, Russell, Carey et de tant d'autres défricheurs de la pensée du nouveau millénaire, reflètent la croissance phénoménale du développement du potentiel humain et contribuent à stimuler l'éveil de la conscience en évoquant des images positives et encourageantes de l'avenir. En partageant ainsi leur expérience et leurs visions, ils nous aident à découvrir notre propre nature divine et à tracer la voie vers un monde meilleur auquel nous pouvons ensemble donner naissance... si nous le voulons bien.
Obtenir l'aide du maître intérieur
Avant de terminer, j'aimerais partager avec vous quelques réflexions sur le cheminement spirituel que chacun peut suivre pour parvenir à une plus grande conscience. Une des choses les plus importantes à réaliser est que nous disposons tous constamment d'un allié puissant et parfaitement ajusté à notre niveau de conscience pour nous guider dans chacune des étapes de l'éveil intérieur. C'est ce que j'appelle le "maître intérieur". Il ne s'agit pas d'une entité extérieure qui nous dit quoi faire de notre vie ou d'un ange gardien cherchant à nous protéger de nos erreurs, mais bien d'un aspect de notre propre conscience directement lié à notre âme, qui forme elle-même un tout indissociable avec l'Âme Universelle.
Ce guide silencieux, généralement associé à l'intuition, est d'un immense secours pour nous aider à élucider toute question ou apporter tout éclaircissement nécessaire à notre avancement spirituel. Grâce à lui, nous sommes en contact permanent avec le divin en nous et autour de nous. Mais pour arriver à entendre sa petite voix calme et douce, il va de soi qu'il est nécessaire d'apaiser le perpétuel bavardage du mental et de se discipliner à centrer notre esprit au coeur de l'instant présent, pour sentir de toutes nos fibres intuitives le flot divin de messages et d'enseignements émanant du "Veilleur Silencieux", notre guide intérieur dans le voyage de l'incarnation terrestre.
Cependant plusieurs obstacles intérieurs, nés de conditionnements d'ordre mental et psychologique, filtrent constamment l'information et faussent notre perception de ce qui nous entoure, tout en nous cachant notre propre Vérité profonde. Là réside le défi de l'incarnation en ce monde où l'illusion règne en maîtresse absolue dans toutes les facettes du grand théâtre de la vie. D'où la nécessité d'adopter une discipline personnelle aux plans spirituel, mental et matériel.
La discipline spirituelle consiste d'abord à chercher et trouver notre voie, celle qui nous convienne le mieux pour le moment, selon l'étape où nous en sommes rendus dans notre éveil intérieur et notre réalisation spirituelle. Puis, il faut persévérer, car le but semble toujours éluder tous nos efforts. Et justement, il ne faut pas se forcer mais plutôt apprendre à s'abandonner, cesser de vouloir tout contrôler, faire confiance à ce que notre intuition nous suggère, et suivre le sentier suscitant le moins de résistance en cessant de nous opposer à ce que la Vie cherche à nous enseigner.
La discipline mentale est celle qui résulte du travail de purification de tout ce qui est faux, illusoire et inculqué par la culture ambiante ou perpétué par la routine des habitudes acquises. Il nous faut retourner sans cesse et toujours à l'essentiel, fuir les conclusions faciles et faussement sécurisantes, et ne pas hésiter à aller au fond des choses même si cela peut amener un certain inconfort intérieur. La naissance s'accompagne toujours de certaines douleurs. Mais quelle délivrance lorsqu'on parvient à la Lumière, la Vraie, celle qui transcende toutes les illusions du mental, cet habile manipulateur hypocrite déguisé de mille masques tous plus vraisemblables les uns que les autres. Méfions-nous du mental. Confions-nous plutôt sans hésiter à l'âme, à cet être de Lumière qui patiemment attend son heure de gloire en chacun nous.
Enfin, la discipline matérielle a pour objectif de viser à atteindre le juste milieu entre la satisfaction de nos besoins matériels essentiels et celle de tous les besoins artificiels que la société de consommation ne cesse de nous créer. Pour y parvenir, beaucoup ont choisi de tendre vers la simplicité volontaire afin de pouvoir consacrer leur temps et leur attention à ce qui est vraiment primordial, c'est-à-dire à l'évolution intérieure et l'aspiration innée à revenir vers la Source de toute Vie d'où nous sommes issus - comme tout l'univers du reste.
Mais avant tout, il importe de se rappeler que nous sommes libres, à chaque instant, de vouloir la transformation, de tomber les masques, d'ouvrir le coeur aux inspirations spontanées du maître divin qui réside en vous et de nous libérer du carcan de l'ego et de la prison des idées reçues.
La méditation et le service comme outils
d'épanouissement de la conscience
Nous savons tous au fond de nous que pour établir et entretenir un contact avec la conscience de l'esprit divin qui nous habite, il est nécessaire de s'accorder régulièrement un temps de calme et de recueillement pour se consacrer entièrement à cette exercice. La méditation a de tout temps été reconnue comme le moyen privilégié d'y parvenir. Cependant, lorsqu'on parle de méditation, chaque personne a une compréhension différente de ce dont il s'agit, selon son expérience en ce domaine ou, à défaut d'expérience en la matière, selon l'idée qu'elle se fait de cette technique d'éveil.
En un sens, cela est tout à fait normal puisqu'il y a sans doute autant de façons de méditer qu'il y a de personnes qui méditent. Pourtant, on peut dégager certains principes généraux à ce sujet. Tout d'abord, l'acte de méditer, peu importe la technique, ne devrait pas être un but en soi mais seulement un outil pour atteindre à une certaine paix de l'esprit. Ce ne devrait pas non plus faire l'objet d'un effort opiniâtre de la conscience, mais plutôt être l'occasion de s'abandonner à un état de paix et de bien-être contemplatif, après une période de relaxation physique et de décantation des pensées du mental, afin de se laisser pénétrer par les vibrations bienfaisantes de la Présence divine en soi. On ne médite pas comme on fait du jogging. On vise au plus grand calme intérieur possible et on laisse le loisir au Veilleur Silencieux en nous de choisir la direction que prendra la méditation .
Certains vous diront qu'ils méditent en répétant intérieurement un mantra; d'autres affirment pouvoir le faire en marchant. Il est théoriquement possible bien sûr de vibrer à un état de conscience supérieure, ce qui est fondamentalement le but de toute méditation, tout en menant des activités physiques. Pourtant, très rares sont les personnes qui atteignent en permanence l'état d'extase et de grâce intérieure qui est l'un des buts ultimes du processus évolutif de l'incarnation.
Essentiellement, les trois principales étapes d'une méditation réussie sont la relaxation physique, qui nécessite une bonne posture confortable et un profond relâchement musculaire, surtout au niveau des muscles de la nuque qui sont souvent crispés sans qu'on ne le réalise. Puis, il faut calmer la pensée, mais sans faire usage de la volonté, sans forcer ni lutter. On aura avantage à être dans un environnement où les bruits et toute activité qui pourraient être source de distraction soient réduits au minimum. Parfois, une douce musique appropriée aidera à couvrir les sons indésirables et à stimuler l'élévation spirituelle. Pour ne plus être importuné par des pensées envahissantes empêchant de s'abandonner à un état de méditation profonde, on peut soit les observer passivement sans s'y attacher ni y réagir, ou encore on peut concéder de leur accorder tout juste assez d'attention pour considérer ce qui nous préoccupe en s'engageant à y revenir plus tard pour y apporter au besoin une réponse plus complète si aucune solution ne nous vient immédiatement à l'esprit. Ainsi, on trouvera peu à peu un calme relatif qui sera suffisant pour que la troisième étape commence.
À ce niveau, le contrôle des pensées est remis au maître intérieur qui sait très bien ce qui est nécessaire pour nous à ce point de notre cheminement spirituel. Nous pouvons aussi choisir d'utiliser ces instants de communion avec les forces de Vie pour émettre des pensées de Paix, d'Amour et d'Harmonie ou même transférer à distance des énergies curatrices à l'intention de personnes précises, ou encore pour alimenter l'égrégore collectif des forces positives et surtout pour focaliser une volonté de Paix autour de situations conflictuelles en différents points du globe. L'intensité vibratoire des énergies circulant alors à travers l'être entier engendreront souvent un frémissement d'extase dont tous les mystiques s'entendent à dire qu'il est presqu'indescriptible à qui ne l'a jamais ressenti. Des images, des mots ou des phrases ayant une profonde signification pour nous peuvent jaillir soudain et constituer des guides ou poteaux indicateurs précieux pour la suite de la méditation ou dans notre vie courante. Bref, nous nous donnons chaque fois un peu plus l'occasion de mieux connaître et ressentir le niveau de lucidité consciente, de bien-être et de paix intérieure qui est associé avec l'éveil de la conscience de l'esprit de Lumière que nous sommes tous en réalité.
Avec l'éveil intérieur à cette réalité immanente grandira également le désir de servir, de donner et partager afin de contribuer d'une façon ou d'une autre à l'essor de cette conscience divine dans le monde où nous vivons. Cette aspiration à servir sera d'autant plus forte si l'on ressent l'appel intérieur à cheminer vers une Lumière toujours plus grande. Car le service, le don de soi et le partage de sa lumière intérieure avec autrui sont les canaux privilégiés d'expression de la conscience divine dans le monde. Par conséquent, plus nous accepterons de servir de manière désintéressée et spontanée, plus nous nous donnerons alors à nous-même la possibilité de stimuler notre propre épanouissement spirituel. Autrement, si notre éveil spirituel ne se traduit pas en actions concrètes positives et désintéressées, la source de notre Lumière intérieure pourrait se tarir et la paix intérieure nous quitter jusqu'à ce que nous comprenions une fois de plus que l'on ne reçoit que dans la mesure où l'on donne. Rien ne sert donc de se gaver le cerveau de grandes théories spirituelles si nous n'avons pas l'intention d'utiliser ces connaissances à quelques fins utiles dans le grand projet collectif de l'évolution des âmes.
Finalement, la plus grande et la plus puissante force qui nous soit donnée pour faciliter et accélérer l'éveil est sans contredit l'Amour. Bien sûr, c'est d'Amour inconditionnel et universel dont il s'agit. Mais ici les mots sont inutiles puisqu'il faut s'ouvrir à cette énergie pour la connaître. Il n'y a pas d'autre moyen. Un potentiel infini d'Amour sommeille en chacun à travers le lien qui nous unit à l'être divin en nous. Chercher à posséder ou à contrôler cet Amour est la plus vaine des entreprises. Il afflue à son gré, le temps d'un éternel instant magique, en un torrent puissant, ou telle une douce caresse, pour insuffler Vie, confiance, sérénité, et pour nous guider avec une douceur ineffable dans le droit chemin afin d'accomplir la bonne action, trouver les paroles qui inspirent ou former la juste pensée.
C'est à chacun qu'il revient de s'ouvrir à cette éternelle fontaine de Jouvence, à ce miracle permanent qui fait de nous des instruments de la Volonté divine.
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