Sagesse Ancestrale, Sagesse Amérindienne
Celui que vous appelez Dieu, nous, les Indiens, nous le nommons relation, appartenance, saveur, contact…Voilà la clé fondamentale que l’homme a perdue : le contact !.L’erreur a été d’enfermer Dieu dans des croyance spirituelles séparées de la vie ordinaire, quotidienne, d’avoir édifié des théories et des dogmes, et pire, de se L’être approprié. La grande erreur de l’homme est le non-respect, la rupture du contact avec la vie et l’émergence des droits, seulement des droits, sans aucune obligation.
La première chose qu’on apprend à l’enfant dans la tradition amérindienne, c’est qu’il est un fils de la Terre, qu’il doit respecter la Pacha Mama. Le premier centre de l’homme, c’est la Terre Sacrée. Non pas le Terre Promise, la Terre Sacrée, celle que l’on a sous les pieds. La terre est là, ce n’est pas une promesse, c’est une évidence ! De la matière palpable créée par le Créateur. Car Il est là, lui aussi ! Dans le mystère de la matière, dans les secrets organiques du corps. Mon corps est la Maison de Dieu. La cause principales des problèmes psychiques et émotionnels de l’Occidental réside dans le fait qu’il vit dans une négation presque totale de sa matérialité et donc du vivant dans son propre corps. Il ne faut pas chercher Dieu dans le Ciel, mais sur la Terre.
Il faut devenir l’ami de son corps, écouter ses besoins, ses désirs. Pas avec sa tête, mais avecses sens. Il est symptomatique en effet que c’est par ce que l’Eglise a appelé « les parties honteuses », c’est-à-dire le sexe, que passe la Création Divine !
Rûmi, grand Maître Soufi a dit : « Dans une goutte de sperme, il y a l’Univers ». Dans le soufisme, on dit que le secret se protège de lui-même. Il faut donner, il faut partager, oui, mais avec qui ? Avec celui qui est capable de porter ce que vous allez donner. Il ne faut pas donner au collectif ce qu’il est incapable de comprendre.
L’affect veut que l’autre soit pareil tandis que respecter l’autre, c’est dire : nous sommes différents. Le détachement et l’humilité permettent de ne pas être « affect », donc sans discernement.
Une grande partie des peurs et des angoisses de l’humanité vient de l’affirmation de la prédominance de l’intellect sur les cinq sens. Alors que les cinq sens sont un moyen d’appréhension d’une réalité cachée, d’une mémoire cosmique, galactique, universelle.
L’état dans lequel l’humanité passe le plus clair de son temps se situe à un niveau vibratoire très bas que l’on appelle conscience ordinaire ou sommeil éveillé. Nos réactions partent d’un centre situé dans la partie émotive de notre personnalité. L’égo. La conscience ordinaire subit passivement les impacts extérieurs. Elle a d’abord été formée par les informations que nous transmettent les sens. Ensuite, elle a été façonnée, dans sa partie émotionnelle, par des croyances, sous forme de préceptes, de dogmes, de promesses et de menaces. Elle est soumise au mental inférieur, qui est réducteur…Il est difficile à la conscience ordinaire de se détacher de cet état de dépendance. Il arrive cependant que l’on ait des contacts avec un état de conscience « éveillé ».
Le supra-mental ou « Grand Esprit »
Au-delà du mental, il y a ce que Hegel appelle le supra-mental et que les Indiens nomment leGrand Esprit. Il peut agir lorsque le mental est calmé. Le chaman est un allié du Grand Esprit. Il est en état constant de relation amoureuse. Le chaman ne regarde pas un arbre en attendant que l’Esprit y descende. Il le regarde pour informer l’Esprit que c’est dans le bois qu’il va descendre. Ca se passe instantanément car son mental inférieur, qui sait que c’est du bois, il l’utilise comme associé. Lorsqu’il descend, est-ce le Grand Esprit qui descend dans la Matière, ou le Grand Esprit caché, tapi dans le mystère de la conscience humaine qui se révèle ? C’est là la grande joie, le mystère de l’arbre, aussi !.
Le mental inférieur est un excellent ouvrier, un excellent outil pour explorer le monde. Son lieu de vie est le temporel, il n’est pas dans l’éternel, dans l’infinitude. Il ne peut pas pénétrer dans le domaine de l’intuition pure, de la raison objective, de la captation. S’il est livré à lui-même, il n’est qu’un serviteur qui se prend pour le maître. S’il est relié, s’il est au service du Seigneur, il est noble. Il peut servir d’intermédiaire, de messager. Si le mental inférieur est dans le croire, l’intuition sensitive est dans le savoir. Attention, il ne s’agit pas d’un savoir possessif, il s’agit d’un savoir ancré dans l’absolu. Le mental inférieur a besoin de preuves, l’intuition sensitive ne se soucie d’aucune justification ni d’aucun raisonnement.
Le mental inférieur est un excellent ouvrier, un excellent outil pour explorer le monde. Son lieu de vie est le temporel, il n’est pas dans l’éternel, dans l’infinitude. Il ne peut pas pénétrer dans le domaine de l’intuition pure, de la raison objective, de la captation. S’il est livré à lui-même, il n’est qu’un serviteur qui se prend pour le maître. S’il est relié, s’il est au service du Seigneur, il est noble. Il peut servir d’intermédiaire, de messager. Si le mental inférieur est dans le croire, l’intuition sensitive est dans le savoir. Attention, il ne s’agit pas d’un savoir possessif, il s’agit d’un savoir ancré dans l’absolu. Le mental inférieur a besoin de preuves, l’intuition sensitive ne se soucie d’aucune justification ni d’aucun raisonnement.
Pour passer du mental inférieur au supra-mental, il faut une préparation. Si vous branchez un appareil de 100 volts sur du 220, il claque. Tout réveil prématuré par la drogue, ou par des expériences chamaniques inopinées en pleine Amazonie, est extrêmement dangereux, parce que ceux qui s’y livrent, poussés par l’avidité, entrent en contact avec des choses qui sont d’une autre fréquence, très haute.
Le sentir est une dilation de l’organisme et le mental est la réduction de tout à des concepts.
Le corps est un immense radar des tons vibratoires dans lequel le ton vibratoire de la pensée occupe une certaine place mais pas toute la place.
La pensée du monde ordinaire, mécanique, contient trois niveaux : la pensée comparative, la pensée cumulative, la pensée possessive. La créature qui vit sous leur emprise sécrète des angoisses qui s’ankylosent jusqu’à former des kystes où s’enracinent le mal-être et la maladie. S’informer, apprendre, avoir des diplômes, être reconnu… Nous nous privons de la grâce pour avoir le mérite. C’est d’eux-mêmes que les gens ont peur. Le premier travail est de vaincre sa peur. Peur de se libérer de ses opinions. Peur de changer le niveau où s’opère sa conscience et d’être privé de repères. Peur de perdre ses droits qu’il pense avoir sur autrui, ou des prérogatives purement fantasmatiques, car elles n’existent qu’à l’ombre de cette sorte de réduit qu’il croit être le monde. Il faut savoir que nous pouvons, si nous le voulons, pénétrer dans un royaume magique à l’intérieur de nous-mêmes, animés par la force de l’amour qui nous aime.
Le chaman est un individu simple, naturel, qui, pour avoir développé sa dimension féminine par le sentir, est entré de plain-pied dans l’alchimie profonde de l’être. Qui s’intègre à la mémoire de toute chose et non pas au concept ou à l’opinion qu’il peut avoir des choses.
Maître Eckhart a dit : « L’œil par lequel je vois et l’œil de Dieu sont un seul et même œil ».
Saint-Augustin a dit : « L’amour est spirituel parce que charnel et charnel parce que spirituel ». Il n’énonçait pas des concepts, il parlait d’expérience. Il est entré dans la vibration de la cellule, sentant les échos de ce qu’il appelait la fréquence de l’esprit dans l’incarnation de sa propre matière. Il annonçait déjà la grande découverte du XXème s.: il n’y a pas d’énergie sans matière.
Le dénominateur commun entre la voie soufie et le chamanisme est, dans les deux cas, un travail à l’intérieur de l’expérience du sentir amoureux, dans le présent, au moyen d’actions sans récompense ni châtiment futur, opérant sans culte visible, libre de tout dogme et qui, en général, se voilent avec art dans les aspects les plus ordinaires de la vie.
Si les Seigneurs le désirent, Ils viendront et se révèleront pour donner à chacun ce dont il a besoin pour continuer sa route. Chacun reçoit selon ses nécessités et son destin. On ne mange pas tous dans le même plat, et pas forcément non plus la même nourriture.
« Reste dans le sentir de ton Cœur. Ne pense plus ta vie, retourne dans le temple de ta substance chaque fois que tu respires et l’Amour viendra… Il te cherche ! Sors de ta souffrance. Brise la cage où gît la peur de tes ancêtres. Libère ton esprit et rejoins le mon des hommes qui se sont engagés sur le sentier de la joie dans l’éphémère. Joue sans peur ave l’Aigle. Ecoute-le lorsqu’il te parle, il le fait avec Amour en te chuchotant à voix basse ses secrets, ceux qui sont gardés dans la mémoire des pierres. Retourne au minéral, au végétal, à l’animal et avance. Avance jusqu’à toi et, de là, vole avec l’Aigle. Ne cherche pas à piller ses Secrets, ils te seront donnés au fil de ta vie, au fur et à mesure que ton être grandira en habileté, en expérience, en ruse. C’est cela, la voie royale que tu cherches, la voie du guerrier. Au banquet des initiés, veille à devenir, par l’amour, digne de participer au premier secret, CELUI DU PARTAGE.
Sort de la mort, cesse de rêver, frappe aux cinq portes de tes sens et opère avec le vent. Appelle le Seigneur caché dans le secret de ta substance. Ton propre corps est ton tabernacle. Je suis toi-même. Sors de ton histoire. Ecoute les légendes et le parfum des dieux. Elles ont pénétré le monde afin d’aider les hommes. Colle-toi au feu d’amour et deviens le fils de sa lumière ».
L’homme vient au monde formé à la fois d’une créature charnelle et d’un être spirituel. Dépendant des lois de l’ampleur qui règnent sur la planète, il est inexorablement poussé par l’instinct à croître et à se multiplier. Parallèlement, des réminiscences de l’Etre en lui l’attirent vers des sentiments nobles et altruistes et des états de conscience élevés. La racine de la souffrance humaine est là, dans le voisinage de ces deux natures qui , enfermées dans le même corps, se disputent le droit à la vie plénière. Dans ce triangle infernal de l’Affirmation et de la Négation, l’homme doit apporter, souverainement, laRéconciliation ».
Les Neuf Feux Sacrés Amérindiens d’après Henry Gougaud
Le Premier Feu Sacré : Il n’y a pas de hasard. Reste éveillé à la loi des coïncidences lors des rencontres qui se font dans la vie quotidienne. Faire le tri entre ce qui est nécessaire et ce qui ne l’est pas.
Le Deuxième Feu Sacré : Le principe Divin est à l’intérieur de toute vie. Ce feu incite l’homme à se libérer du fléau de la peur du monde et la peur d’être lui-même. Chaque chose n’est que l’enveloppe, lamembrane sacrée de « La Force ».
Le Troisième Feu Sacré : Protéger son espace vital. Développer le sentir volontaire du corps physique, pour ne pas de faire voler son énergie et ne pas voler celle des autres. Développer l’Attention, ou énergie de l’Esprit. « Sentir ton corps, te laisser faire, sans aucune contrainte ni volonté de profit. Sans rien désirer. Sans rien attendre. Occupe ton esprit et ton savoir-faire à cela seulement : sentir ton corps jusqu’à ce qu’il t’accueille »… ».
Le Quatrième Feu Sacré : Ne pas s’identifier à soi-même. Cette situation d’identification mentale empêche l’homme d’utiliser ses propres moyens de discernement et de vivre pleinement le présent. Faire preuve de discernement et vivre pleinement le Présent. L’identification est incrustée dans le cerveau humain passif. Elle est le résultat du sommeil de l’esprit, celui-ci étant provoqué par l’oubli de soi-même et par la négation de sa propre dignité et souveraineté.
Le Cinquième Feu Sacré : La créativité. Dépasser ses propres limites, vivre sans le doute, dans les « certitudes ». L’art de « faire comme si »…Affronter toute situation qui se présente comme difficile, libéré du doute du mental.
Le Sixième Feu Sacré : Ne pas subir le monde des autres. Il exige de toi d’imaginer et d’ériger ton propre temple intérieur, ton jardin secret où personne ne peut entrer, la cathédrale intime de ton âme qui sera le lieu privilégié de tes rites et de tes offrandes.
Le Septième Feu Sacré : Ne rien attendre, ni récompense, ni honneurs, et faire juste les choses parce qu’on doit les faire. C’est tout.
Le Huitième Feu Sacré : L’ Amour Inconditionnel. Féconder « l’épice », le sentir. Veiller à ce que la conscience ne se sépare jamais du sentir du corps.
Le Neuvième Feu Sacré : Le Feu des Certitudes, au milieu de la poitrine. Là où finissent les croyances et les espoirs qui naviguent dans le Temps.