Les
signes du zodiaque ont été exécutés à peu près de la même manière
pendant des centaines d’années. Seule une présentation sous forme de
tableaux peints pouvait élargir et renouveler le champ des
interprétations.
Johfra
Bosschart décida donc d’explorer chaque signe jusqu’à son essence et de
consacrer une brève méditation à tous les aspects qu’il lui serait
possible d’évoquer .
Son
intuition était en effet de combiner plusieurs symboles, tous en
rapport avec ce signe particulier, de façon à donner plus de profondeur à
chaque tableau afin d’offrir au spectateur un champ plus étendu au
libre jeu des associations.
C’est ainsi que les douze signes prirent l’aspect d’un cycle de douze méditations dans l’ordre du cours du zodiaque.
Les
nombreuses similitudes entre plusieurs systèmes religieux et leurs
représentations symboliques comme la Kabbale, la magie, l’alchimie, et
le Tarot lui ont permis de réaliser l’illustration des multiples aspects
de chaque signe par les symboles correspondants, leur apportant ainsi
un meilleur éclairage et un plus grand relief.
Il
va sans dire que son approche, celle d’un artiste, a été entièrement
subjective. La documentation elle- même a été tirée de sources sures
mais son application ainsi que la manière de les réunir relève de son
interprétation personnelle : au fur et à mesure que Johfra travaillait,
chaque tableau devenait un acte de méditation.
Les
«posters» ont été publiés pour la première fois en 1974 et, depuis
lors, ils ont été diffusés dans le monde entier. Ils sont ainsi devenus
une sorte de bien commun et un public nouveau a été attiré par le
symbolisme sous-jacent.
Les
vérités les plus profondes ne peuvent être abordées que par
l’intermédiaire des mythes et des symboles. Un traité philosophique, une
exégèse ne parviennent pas à les transmettre. La vérité ne peut être
identifiée que par ceux qui la connaissent déjà. Toutefois cette
reconnaissance est en sommeil à l’intérieur de chacun de nous. Ce sont
les Mystères qui élèvent cette connaissance inconsciente de la vérité au
niveau de la conscience.
Ce
résultat n’est pas obtenu par des explications intellectuelles mais
grâce à des symboles et à des jeux de mystères dans lesquels les vérités
apparaissent sous une forme dramatisée.
Bélier
ARIES
Le Bélier est
signe de feu. Le soleil se trouve dans Aries du 21 mars au 21 avril. Il
est gouverné par Mars. C’est un signe positif, le feu en génération.
Dans Aries, le soleil au début du printemps, apporte une nouvelle
lumière, une nouvelle vie.
Johfra
a voulu mettre l’accent sur le fait que le développement à travers les
douze signes commence avec Aries. C’est pour cette raison qu’il a choisi
de dépeindre le bélier primitif. Certains natifs du Bélier se trouvent
évidemment à un niveau plus élevé. Ce sont des esprits plus murs dont la
nature Aries est plus avancée dans l’évolution.
Néanmoins,
en raison de son premier départ, le bélier est dépeint ici en plein
mouvement, ce qui le caractérise : il fonce aveuglément à travers tous
les obstacles. Ce n’est pas toutefois un bélier ordinaire et
irresponsable. C’est le fameux bélier de la mythologie grecque dont la
Toison d’Or a été conquise par les Argonautes sur le féroce dragon qui
en avait la garde. Étroitement lié à Mars, sa planète dominante, il
passe en courant, inconscient de son environnement, entièrement enfermé
sur lui-même.
Le
guerrier est Mars, dieu de la guerre. Il est armé de pied en cap et
cependant son épée est dans le fourreau. Il n’est pas venu pour détruire
; en fait, de sa main droite il brandit une torche enflammée. Ici, il
est Prométhée, porteur de lumière. Il suscite et entretient le feu de
l’enthousiasme. Le bélier apporte l’élan d’un nouveau début. Il est le
pionnier. Les vieux édifices de l´ ordre établi s’écroulent. Une
ouverture est faite à de nouveaux développements.
Sous
le signe d’ Aries, l’expérience n’a pas encore eu le temps de se
développer d’où la présence d’ Avidya (l´ignorance). C’est ainsi
qu’Aries était imaginée dans le Bouddhisme primitif (1). Elle apparaît
dans le fond, à droite, une lampe à la main pour éclairer ce qui
l’entoure. Elle ne peut rien voir à travers son bandeau qui met en
évidence son manque d’expérience de la vie.
Toutefois
elle porte le vêtement vert de l’espoir. En contrepartie, le bateleur
du Tarot est situé dans le fond à gauche (2). C’est un natif d’ Aries à
un niveau élevé. A travers les expériences, il est devenu celui qui
gouverne et contrôle les quatre éléments de la création grâce au pouvoir
de Mars et il va employer sa volonté à œuvrer positivement sur ces
derniers. Les éléments de la création sont symbolisés par les attributs
magiques disposes sur l’autel devant lui: le bâton (3) qui lui permet de
contrôler les éléments du feu (à comparer avec le monde d’Azi1uth de la
Kabbale); l’épée (4) qui gouverne les éléments de la lumière (le
troisième monde, celui de Yetzirah); la coupe (5), l’élément de l’eau
(le second monde, celui de Briah), et le pentagramme (6), (le quatrième
monde d’ Assiah). De sa main droite il tend son bâton (7) vers le ciel
pour attirer les pouvoirs cosmiques, que, de sa main gauche (8), il
dirige vers la terre, son champ d’opération. Le cercle sans fin, le
lemniscate (9), est visible au-dessus de sa tête. C’est le signe de ce
qui est éternel.
Le
bateleur se tient debout en face d’une porte fermée dans les rochers.
Celle-ci est ornée d’un cercle de douze étoiles (10), qui symbolisent
les douze étapes de développement à travers les signes du zodiaque qui
commenceront derrière la porte.
Une
créature semblable à un lézard (11) se trouve sur une pierre au premier
plan. C’est le basilic dont un seul regard peut détruire toute vie. La
Kabbale a fait de cette créature le symbole de Geburah, la sephira
associée à Mars (et au Soleil). En alchimie, il correspond à la
salamandre, l’inspiratrice (habitant) de l’élément du feu.
Le cadre du tableau constitue de pointes de fer interpénétrées, suggère le caractère des pouvoirs de Mars.
Au
bas de l’image se trouve le signe traditionnel d’ Aries dans un symbole
aux cinq côtes égaux, le pentagone (12). Ce dernier fait référence à
Mars par association avec la cinquième sephira de l’ Arbre de Vie de la
Kabbale. On peut aussi voir les signatures magiques suivantes tout
autour du tableau. A partir de l’angle inférieur gauche figurent les
signatures de l’archange planétaire Samael (13), le signe astrologique
de Mars (14), le sceau de l’esprit planétaire Pharos Phaley (15), le
sceau de la planète Mars elle-même (16), le signe de l’intelligence
planétaire Graphiel (17), et trois signes appartenant à l’intelligence
planétaire Barzabel ( 18).
Taureau
TAURUS
Le Taureau est un signe de terre. Le soleil est dans Taurus du 21 avril au 21 mai. Vénus est sa planète dominante.
C’ est un signe négatif: la terre en génération.
Quand
le soleil séjourne dans cette maison, une nouvelle vie apparaît. Johfra
a dépeint l’action, l’élan et le mouvement incontrôlé du premier signe
positif Aries, le Bélier, il abordera maintenant la passivité et la
sensibilité caractéristique de Taurus, le signe suivant. Sous ce dernier
la substance est moulée en matière, la base de la vie. Il a tenté de
mettre l’accent sur la nature fertile et luxuriante de ce signe.
Sous
le signe du Taureau tout est harmonie et paix grâce à Vénus, sa planète
dominante. Le sommeil de Mars manifeste sa soumission (1). Johfra a
doté ce signe de deux figures symboliques: l’une est Apis, l’Égyptienne,
l’autre est Jupiter sous la forme du taureau, forme qu’il assume pour
enlever Europe.
Ici
Europe est une des représentations de Vénus. Elle porte une magnifique
ceinture (2) autour de la taille et maintient une lampe allumée (3); ce
sont les «armes magiques» que lui attribue la Kabbale. Le voile
transparent dans lequel elle se drape suggère le règne végétal.
Johfra choisi le taureau Jupiter parce que la planète Jupiter gouverne aussi la croissance dans le règne végétal.
Vénus
porte une guirlande de sept roses rouges (4). La rose est la fleur de
Vénus et il y en a sept parce que c’est le nombre de Vénus (Netsah) dans
sa position comme septième sephira sur l’ Arbre de Vie de la Kabbale.
C’est
aussi la raison pour laquelle le signe de Taurus (au centre du bas de
l’image) est figuré sous la forme d’une étoile à sept pointes,
représentant le cœur d’une héraldique rose.
La planète Vénus, l’étoile du matin, brille sur la tête de la
déesse (6). L’ Amour ou Eros, l’enfant de Mars et de Vénus, traverse le
ciel menant avec lui deux blanches colombes, oiseaux consacrés à Vénus
(7).
Cet
enfant gouverne l’amour. Il est en effet le fruit d’une harmonieuse
interaction entre des pôles opposés. La seconde carte du Tarot est
située à l’arrière plan: c’est la grande prêtresse Isis apparentée au
signe du Taureau (8). A cause de sa mort et de sa renaissance, elle
représente le mystère voilé de la nature. Elle porte une triple couronne
qui montre la lune dans ses trois phases: croissante, pleine et
décroissante.
La
croissance est en effet influencée par la lune. Ceci explique également
le croissant de lune à ses pieds. Elle est assise sur un trône à
baldaquin ; le tympan repose sur deux piliers kabbalistiques: à droite,
le pilier de la force Jackin, en marbre rouge, à gauche le pilier de la
forme Boaz, en marbre noir. Le tympan équilibre et relie les deux
principes. Sur la poitrine de la grande prêtresse, une croix symétrique
figure les quatre éléments qui constituent la base de la révélation
matérielle. Dans son giron, à demi caché par ses vêtements, se trouve la
Torah, la loi qui, à ce niveau du développement, ne peut encore être
entièrement comprise.
Ceux
qui sont nés sous le signe de Taurus font preuve d’un amour spécial
pour toutes les choses terrestres. Ils ont aussi le sens de l’harmonie
et de la beauté dans la nature aussi bien que dans l’art. C’est le
principe qui a inspiré Johfra dans la décoration du cadre, composé de
somptueux cartouches rococo en cuivre, le métal de Vénus. Dans ce cadre
l’artiste a placé les signatures magiques suivantes concernant les
différents aspects de Vénus. A partir du côté gauche, de haut en bas on
trouve le sceau planétaire (9), au-dessous le sceau de l’intelligence
planétaire Haziel (10). Puis le sceau de l’esprit planétaire Kedemel
(11) et, au-dessous, la signature astrologique de Vénus (12).
Dans
l’angle supérieur droit figure le sceau de l’esprit planétaire
olympien, Hagith (13). Au-dessous, les divines lettres de Vénus ( 14),
ensuite le sceau de l’ordre des anges appartenant à cette planète, les
Principautés ( 15) et encore en dessous la signature d’ Asmodel, l’ange
de Vénus qui habite la maison de Taurus (16); puis une autre signature
d’ Asmodel ( 17), cette fois en sa qualité d’ange gouvernant le mois de
mai ; dans le même cartouche, tout en bas, se trouve la signature d’
Anaêl, qui régit aussi le mois de mai.
Gémeaux
GEMINI
Les Gémeaux, un signe positif, symbolisent l’air en génération.
Le
soleil entre en Gemini à la fin du mois de mai, le mois des floraisons,
quand la vie nouvelle, crée en mars, s’épanouit. Mercure est la planète
qui le gouverne.
Développant
le thème suivant lequel Aries apporte le pouvoir initial qui reçoit sa
forme dans le signe de Taurus, Johfra a mis l’accent sur le dualisme de
ce troisième signe qui devient le motif principal de la décoration de ce
signe.
Gemini
est gouverné par la prise de conscience croissante de la relation entre
le moi et le non moi et par l’interaction des pôles qui s’opposent dans
le cosmos. Le problème consiste à trouver la manière d’aboutir à
l’union par l’échange.
De
là, la construction symétrique du tableau. Tous les éléments positifs –
à chaque niveau, aussi bien macro que micro cosmiques – sont placés à
droite et tous les éléments négatifs à gauche. Le dualisme entre les
pôles est lui-même résolu par un pont qui conduit à une union. Les
couleurs ont été aussi choisies dans la même intention. Le rouge est
positif, le bleu est négatif, et l’union entre elles est un jaune d’or
(couleur du discernement à son degré le plus élevé). L’arrière-plan est
pourpre, un mélange de rouge et de bleu. Les nuages dorés représentent
l’élément de l’air sous lequel se trouve ce signe.
Les
deux piliers du temple de Salomon apparaissent aussi dans ce tableau.
Le pilier rouge, Jackin, est sommé d’un bâton porteur de bourgeons
symbolisant le feu ; les bâtons forment aussi la première suite des
cartes du Tarot (1). Le soleil, dispensateur de force et de vie, rayonne
au-dessus de lui.
A
gauche, le pilier Boaz, féminin, porte une coupe d’argent destinée à
recevoir les pouvoirs du soleil (les coupes sont le symbole de l’eau
dans le Tarot) (2). La lune brille au-dessus, reflétant le pouvoir du
soleil. Au niveau du microcosme, ces principes en opposition sont
personnifiés par l’homme parfait et la femme parfaite. Lui pointe un
doigt vers le ciel et elle vers la terre, unissant ainsi leur nature
humaine (ce qui est en haut est comme ce qui est en bas).
Un
lion et une licorne sont couchés au premier plan; c’est une autre
illustration de l’opposition des principes. Le lion incarne l’amour
divin comme pouvoir descendant tandis que la licorne suggère la pure
virginité de la substance primordiale qui le reçoit. Dans l’Inde
ancienne le signe de Gemini était souvent représenté par un lion et une
licorne gardant la porte de la ville sainte ou réside le « Roi du
Pouvoir et de la Beauté».
Entre
eux un babouin à face de chien, cynocéphale, est assis sur un cercle
qui suggère l’union. Le babouin est ici doublement symbolique. En Égypte
c’était la personnification de Thot, dieu de la sagesse et de la
connaissance, identifié au grec Hermès et au romain Mercure. Il figure
également ici l’intelligence inférieure, analytique (celle qui imite,
qui singe). C’est le chercheur scientifique qui mesure le monde avec son
compas, symbole utilisé jusqu’au Moyen Age pour caractériser la
personnalité humaine.
Il
est assis sur le signe de Gemini contenu dans une figure composée d’un
carré positif (rouge) et d’un carré négatif (bleu) qui, ensemble,
forment un octogone : dans l’ Arbre de Vie de la Kabbale, Mercure est
assigné à Hod, la huitième sephira; son nombre est donc huit (4). On
peut voir deux cartes du Tarot, une pour chaque pilier , qui sont
habituellement associés à Gemini : le Fou est à droite, la carte zéro de
l’arcane majeur. Un être jeune s’ engage avec joie et sans crainte sur
son chemin de vie à travers l’incarnation. Sa volonté est son bâton de
pèlerin (5). Le baluchon qui y est suspendu (6) contient les expériences
qu’il rassemble la vie durant. Il est magnifiquement vêtu et plein de
bonnes dispositions. La rose dans sa main (7) représente son étincelle
éternelle d’inspiration divine. Il est prêt à accomplir la première
tâche et il aura maintenant à choisir avec soin dans sa confrontation
avec le dualisme.
La
«Tempérance» se trouve au pied du pilier de gauche. Elle représente
l’âme mature qui a pris des leçons de ce signe. Elle verse une
proportion appropriée de la force au pouvoir du soleil dans la coupe de
la lune (8). Un emblème sur sa poitrine: un triangle rouge dans un carré
bleu représente les pouvoirs polaires assemblés dans l’harmonie (9).
Le
soleil doré, symbole d’une connaissance supérieure, rayonne sur son
front ( 10). Elle a des ailes pour montrer qu’elle a été élevée
au-dessus des choses terrestres (11). Elle est la «Sophia», la Sagesse
Divine. Cette Sophia signifie la résolution du dualisme qui occupe toute
la partie supérieure du tableau où est figuré un des principes
alchimiques: la conjonction des contraires.
Les
piliers supportent deux dragons alchimiques qui représentent les divers
principes cosmiques de pouvoir polarisé. Ils conservent leurs couleurs
respectives jusqu’au point ou les coins s’entrelacent; c’est alors que
s’établit un intense échange de pouvoirs au cours duquel le rouge et le
bleu se changent en un jaune d’or rayonnant (la couleur du discernement,
le mercure le plus élevé) (12). L’Androgyne, l’être double mythique
dans lequel masculin et le féminin fusionnent pour former un humain
parfait, pareil au phénix (13) monte du feu.
Cette
résolution de tout le dualisme humain constitue le plus profond
mystère, le plus grand dessein de l’alchimie. L’ Androgyne est aussi
représenté sous la forme d’un aigle à deux têtes (symbole héraldique)
(14). Des symboles maçonniques ont été utilisés pour montrer que les
actions de l’être humain parfait englobent ses deux pôles : le compas
pour l’aspect de la force ( 15) et l’équerre du charpentier pour
l’aspect de la forme (16).
Considérons
maintenant les sceaux magiques empruntés à la hiérarchie des anges et
d’autres êtres astraux qui dépendent de Mercure.
A
partir du sommet du cadre de gauche à droite, nous trouvons le sceau
planétaire de l’ange Ophiel (17) ; en haut, au centre, la signature de
l’archange de Mercure, Raphaêl (18) et, à côté, le sceau des esprits
planétaires olympiens de Mercure (19).
Juste
au dessous du ventre du dragon rouge on peut voir le sceau des esprits
planétaires subordonnés à l’ange Ophiel (20) et sous le ventre du dragon
bleu, la signature de l’intelligence planétaire Tiriel (21 ).
Puisque
Mercure représente la pensée, faculté neutre utilisée en toutes choses,
nous pouvons parler d’un Mercure supérieur et Inférieur .
Ainsi,
dans l’ Antiquité, Mercure était considéré comme le dieu de la sagesse
et de la connaissance aussi bien que le dieu des menteurs et des voleurs
(Mercure a volé les bœufs d’ Apollon). Un des plus importants processus
dans le Grand Œuvre de l’alchimie, la sublimation du vif-argent ou
mercure, représente le processus de l’ennoblissement de la pensée. Le
résultat était connu sous le nom de Mercurius Sublimatus en alchimie et plusieurs signes secrets s’y réfèrent ; Johfra a dessiné six de part et d’autre du bâton central de Mercure (22).
Cancer
CANCER
Le Cancer est un signe négatif, eau en génération.
Le
soleil entre dans le cancer autour du 22 juin, juste après avoir
atteint le point le plus élevé, au début de l’été, la période de
croissance. La lune gouverne le Cancer .
Le
symbole correct pour ce signe n’est pas comme il est souvent représenté
sur les gravures, un crabe relativement gros, mais le petit
Bernard-l’Ermite dont le comportement exprime mieux le caractère de ce
signe.
Le Bernard-l’Ermite protège son fragile arrière train
à l’intérieur de coquilles d’escargots abandonnées. Lorsqu’il a trop
grandi pour son domicile, il part à la recherche d’une coquille à sa
nouvelle dimension et s’y loge prestement. De cette position sure, notre
créature veille à l’affût de sa proie que, de ses grosses pinces elle
saisit promptement et qu’elle tire à l’intérieur de sa demeure pour s’en
repaître à loisir.
Sa démarche, latérale ou oblique, à reculons, caractéristique du crabe illustre bien ce signe.
Ces
deux principaux traits témoignent du discernement psychologique des
premiers astrologues qui ont choisi le crabe pour symbole des natifs de
ce signe.
Les
expériences recueillies sous Gemini sont affermies, classées et en
progrès sous le Cancer. Le Cancer est un collectionneur à tous les
niveaux. Au niveau matérielles natifs du Cancer rassemblent de belles
choses; au niveau émotionnel – il est émotionnel par nature – il
approfondit ses expériences.
Mentalement,
il recueille le savoir d’une maniere scientifique et, spirituellement,
il tente d’affiner sa compréhension de la raison d’être des choses. Son
point fixe c’est sa maison, son château dans lequel il se retire
toujours à la fin de chaque incursion avec le nouveau trésor qu’il vient
d’obtenir. Ici il est entouré de tout ce qu’il a rassemblé au long de
son existence. Par nature, il est casanier et bon vivant.
La
rapide retraite dans une armure protectrice au moindre signe de danger
caractérise aussi la tortue. raison pour laquelle cet animal symbolisait
le cancer dans l’ancienne Babylone (1).
La
locomotion rétrograde du crabe illustre la propension du Cancer à se
perdre lui-même avec joie dans le passé. Il vit dans un état de
conscience historique et, rétrospectivement, il peut apprécier la
continuité des événements. D’ou la représentation du signe dans
l’ancienne Amérique sous la forme du «serpent à plumes qui se déplace à
reculons». Pour les Chinois c’était la coupe transversale d’un arbre
dont les cercles annuels racontent l’histoire. Johfra les a tous inclus
dans le cadre du tableau.
Le
Bernard-l’Ermite en personne repose sur ses trésors, cachés à
l’intérieur d’un coffre de fer qu’il a, pour plus de sureté, enterré
dans le sable (2). Il est tendu vers la lune, la planete qui le gouverne
(nous en reparlerons). Des mains émergent du cadre pour saisir les
joyaux et les pierres précieuses, surtout, des aigues-marines et des
pierres de lune, les joyaux de la lune; toutes choses précieuses
rassemblées à un niveau matériel (3).
Johfra
choisi la perle pour représenter les acquisitions dues à des
expériences émotionnelles ; c’est le classique symbole de la souffrance
qui conduit au discernement. Une perle est, de par son existence même,
le symptôme d’une maladie dans l’huitre. Si un corps étranger, une
pierre ou un fragment de coquille, pénetre dans l’huitre, son corps,
faible et sensible, une fois irrité, va réagir en recouvrant l’objet
étranger de couches successives de nacre, afin d’arrondir celui-ci pour
apaiser la douleur . C’est ainsi que, par la souffrance, se forme un
magnifique joyau (4).
A
côté de cette huitre ouverte, le Kephera, le scarabée sacré de l’Egypte
ancienne, roule une perle vers le haut de la pente (5). Ici le
symbolisme est double. Le scarabée(scarabeus) est un coléoptere
qui pond ses ceufs dans le fumier qu’il a d’abord malaxé en une boule.
Il roule alors la boule dans un trou déjà creusé dans ce but. En sureté,
sous terre et pourvu d’une abondante nourriture, l’oeuf dans le fumier
devient finalement un nouveau coléoptere. Les Egyptiens de l’ Antiquité
ne savaient pas qu’un oeuf avait déjà été pondu dans le fumier et ils
pensaient qu’un coléoptere s’était créé lui- même à partir de la matiere
en état de putréfaction.
C’était
la génération spontanée. De nombreux Anciens croyaient que la vie
apparaissait spontanément à partir de la matiere en décomposition sans
que le processus habituel d’implantation ait été réalisé. C’est pourquoi
le bousier Kephera a été aussi considéré comme un compagnon de la
Divinité qui, sans cesse, se recrée.
Dans
ce cas, la boule de bouse était le soleil doré que Kephera roulait
chaque jour sur le chemin des cieux, de l’est à l’ouest. C’était le
symbole fondamental de la renaissance, la vie qui, d’elle-même, se
renouvelle sans cesse grâce au pouvoir de Râ, le soleil.
Parce
que la conscience se développe et se ranime par la douleur Johfra a
substitué une perle à la boule de bouse transformant ainsi le symbole du
soleil en symbole de la lune parce que la mer et tout ce qui en elle
vit, tout comme l’âme, se trouvent liés pour une grande part à la lune.
Ceci non seulement en raison de l’influence considérable exercée par la
lune sur le flux et le reflux des marées mais aussi en raison de la
subordination de nombreuses créatures de la mer au cycle lunaire dans
leur comportement sexuel.
II
existe une interaction complexe entre la lune, la procréation et la
mer. C’est la lune qui donne la forme et qui gouverne l’implantation
ainsi que la croissance. Elle est directement concernée par la matiere
primordiale, l’ocean primordial d’ou tout a été formé et plus
substantiellement par la mer d’où toute vie a évolué. L’océan est notre
mere à tous. On l’appelle Mara, «qui est amer». Il est Mater Materia et
il est aussi MARIE, Mere de Dieu, tout comme il est Maya, la mere du
Bouddha. Ce sont des aspects différents du même principe dont l’origine
est Binah, la Mere Primordiale sur le pilier de la forme, à gauche dans
l’ Arbre de Vie de la Kabbale. A côté de la lune est dessiné sa
révélation matérielle sous la forme de Diane ou Artémis, la chaste
déesse de la chasse et du regne animal, l’éternelle vierge. Elle
représente l’aspect le plus spirituel de la planete (6).
En
dehors de ce monde de la sensibilité que, par suite de l’influence de
la lune nous avons exploré en profondeur, je voudrais ajouter quelque
chose de plus sur l’attitude du natif du Cancer à l’égard de la
spiritualité : voici une série de symboles situés dans l’angle supérieur
gauche du tableau, dans des niches aux formes variées.
Les
symboles les plus universels sont exactement en haut : la clé et le
trou de serrure (7). Ici, ils représentent les Mysteres (tres différents
du symbolisme psychanalytique populaire pour la sexualité). Je me
limiterai à dire que les quatre emblemes situés au dessous constituent
la clé de l’univers. Ce sont précisément les quatre suites du Tarot qui
forment toujours les attributs, les « armes magiques » du rituel
magique.
Le
bâton représente l’élément du feu (8), la coupe, celui de l’eau (9),
l’épée, celui de l’air (10), et le pentacle avec son pentagramme
inscrit, l’élément de terre (11). Selon la tradition classique, ces
éléments réunis composent les formules astrales selon lesquelles toutes
choses sont accordées dans l’univers.
Si
le magicien contrôle ces pouvoirs il possede alors la clé de la
création et il est dépeint cofnme le Roi du Monde dans le globe situé à
droite ( 12). Ici également entrent en jeu la régulation, la
classification par lesquelles l’homme tente d’appréhender les nombreuses
révélations.
Plus
à gauche figure la croix ansée, le symbole égyptien de l’immortalité (
13). Au-dessous se trouve un petit triangle pointé vers le bas : c’ est
le symbole alchimique pour l’élément de l’eau (14). En haut, à droite,
comme un embleme magique est placé le sceau planétaire de la lune ( 15)
avec « le serpent qui se déplace à reculons » au-dessous ( 16).
Lion
LEO
Le Lion est
un signe positif, le feu en expansion, car c’ est le second signe de
feu, Aries étant le premier. Le soleil se trouve dans Leo du 23 juillet
au 22 août et c’est lui aussi qui gouverne ce signe.
Après
la prise de conscience du dualisme (sous Gemini), la mise en ordre des
expériences grâce au développement de la conscience (Cancer), sous Leo
l’accent est placé sur la relation entre le moi et le non-moi.
Ou
plutôt, on pourrait dire que l’accent retombe totalement sur le moi qui
occupe le milieu de la scène sous Leo ; l’entourage du moi devenant le
théâtre ou le natif du Lion joue son rôle avec distinction, de là, la
place que Johfra a attribuée au lion dans le centre de la composition,
centre qu’il partage avec le soleil qui gouverne ce signe. Le Lion tout
comme le soleil brille à la fois sur le bien et sur le mal. C’est le
Cœur Royal (1) parce que Leo et le soleil gouvernent le cœur humain.
Il
apporte une touche de joie et d’exubérance à son entourage. Il baigne
toutes choses dans une lumière dorée, l’or étant le métal du soleil, de
là la bordure dorée et richement décorée.
Ce
signe toutefois n’est pas exempt d’infirmités : l’égocentrisme du Lion
peut en faire la proie de la vanité et de l’ambition, le pousser à
tyranniser son entourage. Alors, comme tous les héros solaires de la
mythologie, il doit combattre à la fois le lion en lui-même ainsi que
d’autres animaux (comme le fit Hercule), placés sur son passage comme
des obstacles destinés à être franchis. Ce combat classique figure sur
le côté droit au premier plan du paysage. Là, Hercule ou Samson est
engagé dans un corps-à-corps mortel avec’ son propre pouvoir : Leo
négatif (2). S’il en sort vainqueur il deviendra le dieu soleil Apollon
qui tient le monde entier sous le charme des sons harmonieux de sa lyre
(gauche) (3).
La
royauté de ce signe est mise en valeur par le luxuriant paysage avec
ses majestueux palmiers, la verticalité de ses cyprès, ses tournesols et
ses buissons d’agrumes. Toutes ces plantes sont sous l’empire du soleil
de même que le chêne au premier plan à droite. Le chêne creux offre une
autre signification que l’on doit expliquer puisque, pratiquement, il
présente l’un des plus profonds et des plus importants mystères de
toutes les religions (4) : la naissance du dieu soleil qui s’offre en
sacrifice.
C’est
un mythe largement répandu qui, bien que différent par sa forme et sa
présentation, parait exprimer cette même idée. Tous ces récits
concernent un être ressuscité, né d’un être humain (souvent une vierge)
et absorbé en une divinité. Cet être double abrite l’humain aussi bien
que le divin. Pendant cette période il doit accomplir plusieurs tâches
et, ce faisant, il triomphe de sa nature inférieure. A la fin il meurt
après s’être acquitté de son travail.
C’est
alors qu’il est réveillé de la mort et qu’il monte au ciel entièrement
déifié. Au cours de ce processus le héros est trahi, souvent emprisonné,
enfermé ou enseveli. La partie divine qui semble mourir continue
toutefois de vivre secrètement grâce à sa nature éternelle.
Cette
immortalité est plus tard révélée dans la résurrection manifestée à
différents niveaux : au cours de l’année la faculté de croître semble
mourir dans la plante cependant que, en secret, elle continue à vivre
sous terre pour jaillir à nouveau dans toute sa splendeur au printemps
suivant. Alors, à nouveau mais à un niveau spirituel élevé, on nous dit
que le Créateur s’emprisonne lui-même dans sa Création et descend sur
terre pour transformer cette révélation matérielle, opérant de
l’intérieur puis, la restituant à partir de son nadir à son état
originel.
Dans
l’un de ces récits, Osiris (la lumière) est trahi par son frère jumeau
Seth (les ténèbres) et enfermé par ruse dans un coffre soudé avec du
plomb et déposé dans le Nil. Quant à Jésus, il est trahi par Judas, tué
sur la croix (la quadruple substance) et enterré dans une caverne. Moise
est confié au Nil dans un panier de jonc. Adonis a été soumis à une
croissance mystique semblable à celle du mort Osiris dont le cercueil
fut recouvert par un tamarinier.
Tous
ces personnages eurent une histoire semblable: par leur naissance
singulière, leurs travaux, la trahi- son dont ils furent l’objet, leur
mort et leur résurrection (déification). Ils ont constitué une
médiation, un pont entre deux mondes fondamentalement différents qui,
grâce à leur intervention, ont été réunis ou «réconciliés».
Leur
origine mixte les désignait pour remplir ce rôle d’intermédiaire. En
acquittant de cette mission, leur nature divine était sacrifiée des la
naissance par un emprisonnement dans une nature inférieure. une
personnalité humaine. Dans leur existence à venir, cette personnalité
est sacrifiée au service de leur vocation. Or la mort qui brise le
vaisseau libère l’esprit prisonnier qui peut ainsi rayonner sans
entrave.
Le
soleil occupe aussi une place centrale sur le pilier du milieu de
l´Arbre de Vie de la Kabbale. C’est Tiphereth. la sixième sephira,
également connue comme le «Feu du Soleil» ou bien le «Fils du père de
toutes Choses» (Kether la première sephira située directement au-dessus
de Tiphereth).
La
fonction spirituelle de l’intermédiaire est exprimée d’une manière à la
fois claire et sublime ici «( Nul ne peut aller vers le père si ce
n’est par moi»). Ce principe est comme le col d’un sablier qui relie les
cinq sephiroth du macrocosme. En haut aux quatre sephiroth du
microcosme, en bas (la personnalité inférieure).
Tiphereth
représente le moi le plus élevé dans l´homme. Le Christ intérieur par
lequel la personnalité peut consciemment atteindre le père. Ce principe
est parfois figuré sous la forme d’un enfant : l’enfant royal dans le
berceau ou dans l´arbre creux. Ceci montre à quel point le cœur est
sacré pour la personnalité.
En
alchimie, le chêne creux était l’image de l´Athanor, le four alchimique
qui devait garder une température rigoureusement constante pour la
Pierre Philosophale, l’enfant divin à naître. Grâce à la «poudre»
préparée à partir de cette pierre, l’alchimiste serait capable de
transmuer les métaux vils en or, sans limitations ; le symbolisme est
ici très clair.
Un
mot d’explication au sujet des signatures magiques. Le signe de Leo est
peint sur un bouclier aux pieds d´Apollon (5). Le cartouche sur l’angle
supérieur gauche porte le sceau des esprits olympiens qui régissent le
domaine du soleil (7) (en haut), le signe de l’ esprit gnostique Sorath
(8) et (en bas), le signe de l’intelligence planétaire Nakhiel (9). Les
plus petits cartouches contiennent des signes divers que les alchimistes
utilisaient pour illustrer l’or, le métal soleil ou le «soleil
spirituel» (10).
Vierge
VIRGO
La Vierge est
un signe négatif, la terre en expansion. Le soleil entre dans le signe
de la Vierge à la fin août, mois de la récolte, quand le blé mur est
moissonné. C’est la planète Mercure qui le gouverne.
Dans
les six premiers signes le moi est au centre du développement de la
personnalité. Cette étape s’achève avec Virgo. Ici tout est brisé aussi
finement que possible (1) et ce grand amas est maintenant gouverné par
l’homme.
C’
est la phase au cours de laquelle les détails sont examinés. Or la
capacité de fractionnement en atomes caractérise la matière. C’est
pourquoi Virgo représente la nature matérielle sous la forme de la Mère
Fertile. Elle est la Demeter grecque avec l’épi de blé (2), la Céres
romaine, l’Isis égyptienne avec son voile vert signifiant la croissance
(3) et Maria, le pont des cieux et la médiatrice, l’âme du monde ou Anima Mundi. Dans
le «Livre des Morts» égyptien, le signe de Virgo est aussi représenté
comme le «passage au royaume d’Osiris» (4). D’un point de vue
macrocosmique elle est la substance primordiale universelle à partir de
laquelle le cosmos matériel
est condensé (5). C’est pourquoi Johfra a ajouté quatre chérubins au
cadre, ceux de la vision d’Ezéchiel ; ils représentent les quatre
Évangélistes aussi bien que les quatre éléments. L’ange situé dans
l’angle supérieur gauche, c’est Jean l’Évangéliste (élément de l’eau)
(6). L’aigle dans l’angle supérieur droite scorpion exalté de
l’astrologie), c’est Matthieu (élément de l’air) (7). Le lion c’est Marc
(feu) (8). Le bœuf c’est Luc (terre) (9).
La
vie qui inspire la matière -la fertilité, en d’autres termes est
symbolisée par l’œuf transparent avec sa flamme ardente que la vierge
tient dans la main (10). La vierge porte une guirlande de blé et de
bleuets (11). L’accent est ici placé sur le grain, le pain, symbole de
la «Manne». Ses ailes blanches témoignent de son état de chasteté (les
oiseaux sont un ancien symbole de l’âme) (12). Un pentagramme, le signe
de la quintuple personne (les cinq sens) rayonne au-dessus de sa tête (
13).
Tous
les autres symboles, dans ce tableau, sont gouvernés par le maître de
ce signe, Mercure. Hermes ou Mercure, sous sa forme gréco-romaine est
visible sur la gauche. Il essaie de mesurer l’univers -à l’arrière-plan
-avec son intelligence (14). Sous sa forme égyptienne, en tant que Thot,
le scribe des dieux, on peut le voir à droite sous l’aspect du cynocephalus hauradryes, le
babouin d’ Abyssinie ( 15). Thot est surtout le juge des âmes. Il siège
à la porte d’Osiris, que les morts doivent passer pour aboutir aux
champs d’ Amenti, nom donné par les Égyptiens au royaume de l’«autre
côté». Thot pèse chaque âme sur sa balance: le cœur du mort est placé
sur un plateau et la plume de maat (mesure) dans l’autre. La
plume représente l’ordre universel et la mesure de toutes choses (la
Vérité) ( 16). Les deux serpents du bâton de Mercure sont aussi présents
comme facteurs sidéraux (17).
Les
angles inférieurs du tableau portent des aspects de Mercure : à droite
la sagesse, figurée en Égypte par l’ Ibis sacré ( 18). En face, pour
représenter la tradition juive, un livre de la Kabbale ouvert sur la
gravure de l’ Arbre de Vie (19). La proposition de Pythagore figure sur
un rouleau de papyrus (20) pour représenter la doctrine grecque de
l’univers. Le livre fermé M (mater materia) se réfère au texte
le plus sacré des Rosicruciens, celui qui contenait leur connaissance
universelle (21). Ainsi se trouvent rassemblées trois importantes
traditions de sagesse. Dans l’angle inférieur gauche on voit des
symboles qui se réfèrent à une autre fonction de Mercure, celle de transmutator : le
guide des morts vers le paradis, le Psychopompe. En Égypte, dans cette
fonction, ce dieu a la forme d’un chacal, animal qui fréquente les lieux
de sépulture (22). Selon l’interprétation alchimiste cela signifie que
si un initié dans les Mystères réussit à se dégager de son existence
humaine à travers la mort, il sera ressuscité comme un être nouveau et
éternel. C’ est Hermes Thot qui tient le rôle le plus important dans
cette transmutation. Il est l’embaumeur qui donne au corps l’éternité.
Il est la pensée qui, transmuée comme Mercurius sublimatus, conduit à une nouvelle conscience universelle.
Ceci
est un processus de distillation qui prend place dans l’ Athanor , le
fourneau alchimique (24), dans lequel le nouvel être humain est
constitué. Nous en venons maintenant aux sceaux magiques et aux
signatures. Le symbole astrologique de Virgo est au-dessous des pieds de
la vierge, contenu dans une étoile à huit pointes ; ceci parce que
Mercure qui gouverne le signe est associé avec Hod, la huitième sephira
sur l’arbre de vie (25). En haut, à gauche, en arrière du pied gauche de
Mercure est situé son signe planétaire (26). Au-dessus de sa tête est
le sceau de son esprit planétaire Ophiel (27). En haut, au centre est la
signature attribuée à l’archange Michel sous lequel se trouve Mercure
(28). A droite est le signe de l’esprit Thaf Thar Tharath (29) ; tout
au-dessous du babouin est le signe de l´intelligence planétaire Tiriel
(30). Le sceau planétaire de Mercure figure sur le bouclier que Thot
tient dans sa main (31). Les deux signes au-dessous sont des symboles
alchimiques pour Mercurius sublimatus, le noble vif-argent (32).
Balance
LIBRA
La Balance est
un signe positif, l’air en expansion. Le soleil entre dans cette maison
au début de l’automne comme il passe l’équateur pour commencer l’hiver.
Vénus est la planète qui gouverne ce signe.
L’équilibre
et l’harmonie caractérisent ce signe. C’ est la raison pour laquelle la
composition du tableau comme celle de Gemini est symétrique. Dans
Libra, l’accent est placé sur l’âme. Dans les six signes précédents nous
avons insisté sur l’évolution du moi ; c’est le non-moi qui prédomine
dans le mode d’acquisition de l’expérience à travers les six signes
suivants.
Vénus, déesse de l’amour, de l’harmonie et de la beauté, gouverne ici.
Le
trait dominant de Libra est, avant tout, l’équilibre entre la tête et
le cœur, entre l’intelligence et le sentiment. Au symbolisme qui entoure
ce signe, Johfra a ajouté Mercure qui gouverne le savoir sous sa forme
égyptienne de Thot (1) et, symétriquement, la déesse Vénus sous sa forme
égyptienne de Hathor, déesse des fêtes et de l’amour avec ses oreilles
et ses cornes de vache (2). Les deux figures maintiennent les plateaux
en équilibre.
Sur l’un gît un cœur sous sa forme égyptienne symbolique d’urne (3). La plume de maat est dans l’autre (4). Ici encore nous avons le jugement des âmes bien que clairement tempéré par une sagesse imprégnée d’amour.
Mercure
est placé à gauche et Vénus à droite des plateaux, en accord avec la
Kabbale ou Hod, la séphira qui gouverne l’intellect de l’homme est à la
base de l’arbre de gauche du pilier de vie (le pilier de rigueur) avec
Netsah, le sentiment situé en face, au pied du pilier de droite, celui
de la miséricorde. De cette maniere l’équilibre parfait est à nouveau
obtenu entre la raison et l’émotion. Chacune d’entre elles a un besoin
absolu de l’autre : la raison dépourvue d’émotion est stérile et
mortelle. L’émotion sans la correction qu’apporte la raison se borne à
la sentimentalité et crée le chaos. Chacune est dangereuse sans la
présence du pôle opposé.
Netsah est la septième sephira. C’ est pourquoi il y a une
étoile à sept pointes entre les cornes de Hathor (5). Au-dessous se
trouve le signe astrologique de Vénus (6). Hathor tient un sistre, le
sonore instrument rituel des prêtresses de Hathor. Les lames
horizontales qui serpentent autour du cadre suggèrent les quatre
éléments qui résonnent ensemble harmonieusement dans le cosmos (7). Les
fameux serpents du bâton de Mercure (les pouvoirs positifs et négatifs
unis dans l’harmonie) s’enroulent autour de Thot à la tête d’Ibis (8).
Il tient dans sa main la croix ansée, symbole d’immortalité dans
l’ancienne Égypte (9). Le signe astrologique de la planète Mercure est
au milieu de sa ceinture ( 1 O).
Le
dualisme harmonieusement résolu du signe de Libra est encore illustré
par deux sphinx assyriens au bas du tableau ( II ). Ceci se réfère à la
carte du Tarot associée avec le signe de Libra, le «chariot de la
victoire».
Ici, les deux sphinx qui tirent le chariot représentent
les pouvoirs cosmiques opposés qui opèrent harmonieusement ensemble
dans le même attelage. Dans le tableau, les animaux mystérieux sont
aussi les symboles des quatre éléments, à la fois positifs (sphinx mâle)
et négatifs (sphinx femelle) : la tête est l’élément de l’eau, les
pattes antérieures du lion celui du feu, les ailes celui de l’air, et
l’arrière-train du bœuf celui de la terre. L’analogie entre les quatre
créatures de la vision d’Ezéchiel, les quatre symboles évangéliques du
signe précédent, Virgo et les deux sphinx est frappante. Le sol en
carrelage blanc et noir est une autre référence au travail harmonieux
des pouvoirs des pôles dans les fondations du cosmos (12). C’est aussi
le sol du temple franc-maçon. Le lys au premier plan représente la
sérénité, le résultat du parfait équilibre entre la tête et le cœur
(13).
Un
autre symbole franc-maçon se trouve au milieu du sol carrelé : un autel
sous forme d’un cube (14). Le cube représente la fondation parce qu’il
est composé de carrés. Ce cube est la «pierre d’angle», le Christ, c’est
la «pierre philosophale» de l’alchimie. Cet «autel sacré dans le temple
ou la lumière des Esprits ( 15) brille toujours et ne meurt jamais »
est le symbole hindou pour notre signe de Libra. Le cube devrait, en
vérité, être noir non transparent. Néanmoins, Johfra l’a peint comme un
cristal afin qu’apparaisse la boule, l’embryon doré ( 16), contenu à
l’intérieur et sur lequel le signe astrologique de Libra a été dessiné
(17) (encore à l’intérieur d’une étoile à sept pointes parce que Vénus
reste liée à Netsah, la septième sephira de l’arbre). Si le cube était
ouvert vers l’extérieur, les six surfaces formeraient la croix
chrétienne et l’embryon doré reposerait au centre de la croix, référence
directe à la foi rosicrucienne qui place la rose au centre de la croix
(remarquez la forme de la rose-croix dans la partie supérieure de la
balance) ( 18). Johfra choisit le signe de la rose-croix parce que les
Rosicruciens ont recherché l’équilibre entre la tête et le cœur dans la
formation de la personne parfaite. La rose rouge est la fleur de Vénus
car elle symbolise l’amour s’offrant en sacrifice ( 19). Considérons
maintenant quelques autres symboles qui se rapportent aussi aux
différents aspects de «la conjonction des contraires»
Le
symbole chinois Yang-Yin en connection avec les pôles dans la matiere
primordiale consacrée (20). Au dessus, dans la forme ro (le lemniscate
symbole de l’infini), les deux pouvoirs polaires du soleil et de la
lune, esprit et âme, qui influent l’un sur l’autre, éternellement.
Scorpion
SCORPIO
Le Scorpion
est un signe négatif, l’eau en expansion. Le soleil entre dans Scorpio à
la fin du mois d’octobre, le mois du vin, le mois des fruits par
excellence, le moment où les feuilles tombent et ou le règne végétal se
replie sur lui-même au cours d’une lente préparation à l’hiver. A Mars,
le Maître traditionnel de ce signe, on a préféré Pluton après la
découverte de cette planète. Johfra s’est tenu à l’ancien signe de Mars.
Scorpio
est un champ de bataille, le théâtre d’intenses collisions psychiques
et de profondes expériences. C’est immédiatement évident si l’on
considère le symbolisme rattaché à ce signe dans les anciennes cultures.
Dans les Écritures indiennes, le scorpion est aussi appelé « le serpent
ténébreux». C’est aussi le dragon à sept têtes qu’Hercule a tué ; Apep,
le serpent des ténèbres tué par Horus, fils d’Osiris dans la mythologie
égyptienne ; le dragon tué par St Georges et le serpent du paradis qui a
apporté la mort et pourtant, avec elle la connaissance du bien et du
mal. C’est aussi l’aigle qui illustre parfois ce signe dans le zodiaque
anglais moderne. Il représente même Satan.
Si
on voulait résumer la nature de ce signe en quelques mots, on pourrait
dire c’est la conscience des facettes fondamentales de la vie et la
transformation des forces primitives.
Scorpio
est concerné par la libido, le pouvoir de création, aussi bien que par
l’amour, par la naissance, par la mort et par la résurrection. Un natif
de Scorpio plonge profondément dans les problèmes associés à tout cela
et il en est constamment préoccupé ; il lutte continuellement contre ces
principes en lui. Dans l’affliction il est pervers et destructeur. S’il
domine son aiguillon venimeux, il devient un mystique ou un médecin
faisant du bien à ses semblables. Cependant il se lance dans toute
entreprise avec une intensité due à Mars qui le gouverne. Johfra a
essayé tout particulièrement d’exprimer dans ce tableau l’essence du
pouvoir créateur qui est libéré par la mort de la nature inférieure en
vue de transmuer l’humain en un être ressuscité.
Il
a placé le symbole astrologique de Mars dans un dodécaèdre (1). Cette
surface régulière de douze côtés est l’une des structures
pythagoriciennes. Comme nous venons de le voir, le pentagone, surface à
cinq côtés, est associé à la planète Mars parce que Mars est assigné à
Geburah, la cinquième Sephira sur le pilier de gauche de l’ Arbre de Vie
de la Kabbale, le pilier de la rigueur. Le pentagone symbolise d’autre
part l’être humain avec ses cinq sens. C’est lui qui occupe un
pentagramme de ses bras et de ses jambes tendus. Le dodécaèdre est
composé de douze pentagrammes et c’est la raison pour laquelle Johfra
l’a utilisé pour symboliser le voyage de l’homme sur le chemin qui mène à
la conscience à travers les douze phases du zodiaque. Dans ce cas
précis, l’homme est dans la phase du Scorpion. Il s’efforce de découvrir
l’état qu’il a atteint. Or, il ne peut en voir que le reflet à la
surface de la mer de sa conscience : cette surface qui change sans cesse
au rythme de ses émotions lui donne une image totalement déformée (2).
Ses émotions bloquent sa perspicacité et l’empêchent donc de s’élever à
un niveau plus élevé. Son aiguillon venimeux. Ce sont ses instincts, le
dragon de sa nature inférieure qu’il doit combattre, comme St Georges
(3) qui représente sa nature supérieure. Il faut qu’il devienne un yogi,
un mystique pour transformer les pouvoirs inférieurs qu’il a
en lui, dans un interminable processus d’auto- discipline (4). II
s’élèvera alors à partir de cette sublimation comme un aigle, l’oiseau
royal de l’âme qui vole vers le soleil (5). L’ancien moi meurt (6) et
une nouvelle personne naît semblable à un enfant (7). La coupe de la vie
ancienne est épuisée et renversée (8). Inutile, elle est remplacée par
une nouvelle coupe (car personne ne met de vin nouveau dans de vieilles
bouteilles) ou brûlera désormais la lumière de l’esprit (9). C’est de
cette manière que, après avoir porté la mort à
la naïveté et à l’innocence dans le paradis, le serpent ténébreux
apporte avec lui la connaissance du «bien» et du « mal » contribuant
ainsi à la réalisation d’une nouvelle personne (10).
Johfra
a essayé d’exprimer le caractère du Scorpion inférieur par les pointes
et les crocs enchevêtrés du cadre : les couleurs sont naturellement des
nuances d’un rouge vénéneux à cause de Mars.
Les
signes magiques sont (en haut à gauche) : le sceau planétaire de Phaleg
appartenant à Mars ( 11) et (à droite) la signature de l’intelligence
Graphiel (12).
Sagittaire
SAGITTARIUS
Le Sagittaire, l’archer, est un signe positif, le dernier des trois signes de feu, donc feu en résolution.
Le
soleil entre dans ce signe à la fin novembre, le mois du massacre,
l’époque ou le monde animal entre en hibernation, dans le repos et la
mort ; c’est aussi le temps ou la vie spirituelle interne atteint un
sommet. La planète Jupiter gouverne ce signe.
Les
expériences acquises ont été analysées dans le signe de Virgo,
équilibrées dans celui de Libra et passées au crible (l’accessoire
écarté du principal) sous Scorpio. Sous Sagittarius, le moi est projeté
sur ce matériel et ensemble ils sont transformés en quelque chose
d’entièrement nouveau ; la nouvelle image idéale de l’homme. Le natif de
Sagittarius est, avant tout, un idéaliste qui vise de sa flèche une
cible élevée. Il plonge dans les idées qu’il a acquises ce qui est
représenté par le soleil couchant du zodiaque chinois (l), l’ancien
symbole chinois pour ce signe (le zodiaque chinois moderne a un tigre
qui fait référence à l’élément igné de ce signe).
Le
moi et le non-moi sont rassemblés sous Sagittarius pour constituer le
moi total, résolvant de ce fait le dualisme du signe de Gemini. Les
premiers fruits de la conscience prennent maintenant naissance. La
devise de Sagittarius est une synthèse, l’image du centaure en est un
bon exemple : l’homme-cheval. Le natif de Scorpio doit continuer à
lutter avec l’animal dans sa nature (c’est Mars qui gouverne Scorpio)
mais ce conflit est harmonieusement résolu dans le natif du Sagittaire
(c’est la générosité de Jupiter qui le gouverne). Ici, l’élément
instinctif est logiquement lié au spirituel,il devient le véhicule, la
monture. C’est pourquoi l’Église a christianisé la fête du Sagittaire du
solstice d’hiver en proposant des saints à la place d’autres cavaliers
païens : saint Nicolas et saint Martin. Ce sont aussi des saints
caractérisés par leurs bonnes actions (encore Jupiter).
Le
désir ardent qui pousse le natif du Sagittaire à réaliser l’unité de
l’expérience parait tout particulièrement dans son grand amour pour la
nature, notamment pour les animaux et les chevaux puisqu’il est lui-même
à moitié cheval. Le Sagittaire reste en contact avec ses origines et
bien qu’il vise haut dans son idéalisme, ses pieds demeurent fermement
sur la Terre mère qui ne le désavouera jamais.
C’est
la générosité de Jupiter qui l’inspire par-dessus tout. C’est la raison
pour laquelle Jupiter, le dieu suprême qui trône dans les nuages,
embrase les flèches de l’idéalisme de son feu céleste, flèches que
l’archer ne peut s’empêcher de tirer (2). C’est la générosité du même
Jupiter (la planète Jupiter est associée à Hesed, la quatrième sephira
sur le pilier de droite, celui de la générosité) qui gouverne la
croissance luxuriante du règne végétal (3). Johfra dépeint ce pouvoir de
Jupiter sous la forme des dryades et des elfes qui inspirent les
plantes (4) tandis que les esprits aériens, les sylphes, portent les
pouvoirs de Jupiter dans les airs sous la forme de nuées d’orage (5).
Le
natif du Sagittaire progresse lorsqu’il oublie son corps d’étalon dans
sa passion (parce que, comme Léonard de Vinci l’a dit, «la passion de
l’esprit exclut la passion des sens») et ce corps devient blanc et
serein; il devient celui d’une licorne, ancien symbole de chasteté (6).
Il est le centaure mythologique Chiron, maître d’ Asclepios, le dieu de
la guérison, et d’un grand nombre de héros tels que Hercule, Jason et
Achille.
Il
devient aussi l’Ermite de la neuvième carte du Tarot qui, comme le sage
errant, éclaire la voie des autres avec la lanterne de l’instruction
(7). Le natif du Sagittaire devient la porte carrée de la caverne de la
consécration et des Mystères, le carré de construction auquel on accède
par quatre marches (4 étant le nombre de Jupiter) (8).
Sur
son bras il porte comme trophée la peau du Bélier, la Toison d’or. Le
premier signe de feu a finalement trouvé sa résolution dans le dernier
signe de feu, Sagittarius, le pouvoir du feu étant maintenant dirigé
vers le non-moi au lieu du moi (9).
Les sceaux magiques sont les suivants :
Le
signe symbolique de Sagittarius sur la porte ( 10). Au-dessus, au
milieu de l’arbre semi-circulaire, c’est le signe astrologique de
Jupiter (11) ; à gauche de l’arche le signe de l’esprit planétaire
Hismaêl (12). A droite celui de l’intelligence planétaire Iophiel, (13).
En bas à gauche, en
rouge sur un cartouche, dans le cadre, le sceau de l’esprit planétaire
olympien Bethor ( 14). Au-dessous, en noir, le signe de Sachiel (15). En
bas, dans l’angle droit, sur un cartouche, le propre sceau de Jupiter (
16).
Capricorne
CAPRICORNE
Le Capricorne,
la chèvre des montagnes ou ibex, est un signe négatif, le troisième
signe de terre, donc terre en résolution. C’est le signe du début de
l’hiver quand le soleil est le plus bas à l’horizon, lorsque son arc est
le plus proche de la terre, que l’obscurité à l’extérieur et le repos
et l’hibernation sont à leur apogée, que l’embryon est en place pour la
lumière à venir qui, des lors, commence à grandir. Saturne gouverne ce
signe.
C’est cet événement naturel que Johfra a pris comme leitmotiv quand il a conçu ce tableau.
L’arriere-plan
du tableau forme un grand crâne (l), le symbole des morts à travers
lequel le soleil se leve (2). Les rayons du soleil écartent le firmament
plus sombre (3) pour jeter une lueur dorée sur le paysage rocheux. Ce
retour de la lumiere apporte une nouvelle vie illustrée tant par les
petits enfants qui se dégagent des rochers saturniens (4), que par
Apollon, le dieu soleil qui, s’arrachant aux griffes de l’obscurité,
écrase du pied le serpent Apep, symbole égyptien des ténebres (5). Le
héros solaire Hercule immobilise un crocodile alors que, d’une mortelle
étreinte, il serre le serpent dans sa main (6). Dans la mythologie
grecque, Hercule accomplit son premier exploit héroïque en tuant deux
serpents tombés sur son corps alors qu’il était encore au berceau. Outre
ce symbolisme macrocosmique relatif au retour du soleil, il y a un
message microcosmique destiné à l’être humain de ce signe conscient de
son évolution : il doit réaliser son propre potentiel.
L’archer
qu’il était dans le signe précédent a pointé ses flèches de pensée vers
une cible élevée. Maintenant il revient réaliser ces idéaux par un
travail régulier et soutenu, la chevre grimpe toujours plus haut sur la
montagne, sans repos jusqu’à ce qu’elle ait atteint le pic solitaire.
Il
existe cependant une loi incontournable de la nature selon laquelle
toute action provoque une action contraire. Ainsi, là également, le
natif du Capricome rencontre son Satume, son adversaire. C’ est par une
erreur malheureusement souvent partagée que l’on considere Satume comme
une planete maléfique et maudite. En fait elle n’apporte l’infortune que
dans le sens matériel. Spirituellement c’ est le contraire qui est la
vérité. Satume, le principe cristallisateur ou Chronos, le temps, foumit
l’opposition par laquelle chaque œuvre est jugée jusqu’à ce qu’elle
trouve sa forme définitive. Saturne, qui nous apporte les obstacles et
les problemes, est le grand professeur et initiateur. Aucune œuvre ne
peut être considérée comme complete tant qu’elle n’a pas été exprimée en
matiere solide et tant qu’elle n’a pas résisté au test du temps.
L’initiation
a lieu dans la caveme, au plus profond du royaume de Satume. Tous les
dieux solaires sont nés, ont été cachés ou élevés dans une caveme
rocheuse à l’époque ou la lumiere était la plus faible. Mithra, par
exemple, Hermes, Zeus, Apollon, Dionysos et même le Christ sont venus
sur terre dans une étable rocheuse. Johfra peint Satume comme le père
Temps, en face d’une caveme, un passage.
Considérons
maintenant les sceaux magiques de la planete Satume et sa hiérarchie
d’anges et d’esprits : à gauche le sceau planétaire est gravé dans une
pierre à côté du petit Hercule (7). A gauche de la caveme se trouve une
pierre triangulaire parce que trois est le nombre de Satume, Ceci est
particulierement associé avec Binah dans l’ Arbre de Vie de la Kabbale.
Binah est la troisieme sephira au sommet du pilier de gauche, celui de
la rigueur. Le symbole astrologique du Capricorne est gravé dans cette
pierre (8). Au-dessus figure le signe de l’esprit planétaire Zazel (9).
Au-dessus de la caveme la triple signature de l’archange Cassiel (10).
Au-dessous des sabots de la chevre est la signature astrologique de la
planete Saturne (11). A droite de l’entrée de la caverne, gravé dans la
pierre est le signe de l’intelligence planétaire Agiel (12). Au bas de
l’angle droit, sur une pierre, figure le sceau de l’esprit planétaire
Arathron (13).
Verseau
AQUARIUS
Le Verseau,
le porteur d’eau, est un signe positif, le dernier du triangle de
l’air, donc air en résolution. Le soleil entre dans Aquarius à la fin
janvier quand l’obscurité la plus profonde cède progressivement la place
à la lumière. Saturne était considérée comme la planète maîtresse de ce
signe, mais depuis la découverte de la planète Uranus en 1781 , ladite
planète a été attribuée à Aquarius, l’influence de Saturne ne suffisant
pas à expliquer d’une manière satisfaisante bon nombre de facettes de ce
signe.
En
ce qui concerne le chemin de l’évolution de l’homme à travers le
zodiaque, ce onzième signe se caractérise par la transcendance et la
fluidité du mouvement à travers toutes les limites. Après avoir gravi la
montagne, dans sa phase du Capricorne, pour se renouveler lui-même,
l’homme verse les eaux vives d’un discernement neuf, du haut d’une
conscience acquise, sur ceux qui sont encore au-dessous, dans la vallée.
Il est l’humaniste qui ne se reposera pas avant d’avoir imparti son
nouveau savoir aux autres. La limite entre le moi et le non-moi n’est
pas respectée ici, loin de là. Le natif du Verseau vit dans une
conscience totale de l’unité et d’une parenté avec ses semblables. La
conscience du moi dans cette phase existe certes mais elle est repoussée
à l’arrière-plan et lorsque ceci est accompli les limites sont
détruites.
Cet
effacement des limites, particulièrement dans le sens macrocosmique,
entre le pouvoir et la matière, entre l’esprit et le corps, est la
principale caractéristique du temps présent. Dans les cercles
astrologiques ceci est attribué au nouvel esprit qui, sous l’influence
d’ Aquarius, est répandu sur le monde, provoquant des réactions en
chacun de nous, cette pensée a, comme un leitmotiv, inspiré la
représentation de ce signe.
Je
voudrais maintenant considérer brièvement l’influence d’ Aquarius. Le
moment où, au printemps, les jours ont la même longueur que les nuits,
l’équinoxe de printemps ne tombe pas toujours sous le même signe du
zodiaque, il change en raison du lent mouvement de rotation de l’axe
incliné de la terre : il a un mouvement vers l’arrière d’une amplitude
de 300 en 2156 ans.
Peu
de temps après l’adoption universelle du calendrier grégorien,
l’équinoxe de printemps abandonna Aries pour entrer dans le Signe de
Pisces ; il est entré dans le signe du Verseau depuis 4 février 1962.
Selon la tradition, lorsque cet équinoxe entre dans un autre signe, un
nouvel esprit s’éveille dans le peuple. Quand il est entré dans le signe
de Pisces, la religion chrétienne est née. Le symbolisme du poisson est
évident ici : la plupart des premiers disciples étaient des pêcheurs
et, plus tard, ils devinrent des pêcheurs d’hommes. La multiplication du
pain et du poisson est aussi éloquente de même que la mitre de l’évêque
en forme de tête de poisson. Dans les peintures les plus anciennes et
dans les catacombes, le poisson est souvent utilisé comme un symbole
pour le Christ. On dit que chaque âge (siècle cosmique) possède son
propre esprit. L’âge de Pisces a été gouverné par la dévotion et par
l’acceptation du sacrifice. La foi, l’espérance et l’amour étaient les
vertus de l’époque de même que la modestie et le courage dépourvus de
violence. Tels étaient les idéaux, qu’ils aient ou non été réalisés.
L’âge de Pisces a aussi connu les profondeurs contradictoires de
l’intolérance et du matérialisme. Le savoir et la philosophie penchent
de plus en plus de ce côté. Vers la fin de l’âge viennent des guerres et
des massacres en masse dont le monde n’avait pas connu auparavant
l’étendue et l’horreur.
Un
changement notable est intervenu depuis la Révolution Française ; le
début d’un nouveau climat spirituel particulièrement dans la jeune
génération de notre temps. C’est là que l’on peut discerner les prémices
d’un nouvel âge.
L’équinoxe
est entré dans le signe d’ Aquarius en 1962, il est clair que les
influences de l’ancien et du nouveau empiètent l’une sur l’autre. Tout
près ou au-dessous de l’ordre établi qui, c’est évident, approche de sa
fin et s’épuise dans une immense débâcle culturelle et économique, il se
passe nombre de choses qui indiquent une direction différente. Depuis
la découverte du radium suivie de la fission de l’atome, notre image
matérialiste du monde se désagrège rapidement. Le savoir se transcende.
La parapsychologie qui a passé au travers de notre image et de notre
espace en est un exemple. L’homme, que l’on s’était habitué à considérer
exclusivement comme une mécanique, est maintenant de plus en plus
souvent expliqué en termes de champs de pouvoir. Depuis la fission de
l’atome la matière apparaît comme un aspect de l’énergie et vice-versa.
Les
sciences occultes aussi, la magie et l’astrologie ne sont plus aussi
légèrement reléguées au rang des superstitions mais examinées avec
attention par des hommes de science épris de progrès.
Au
niveau social, les droits de l’homme et l’égalité indépendamment de la
race et de la religion sont maintenant des normes généralement admises.
C’est le résultat de l’influence d’ Aquarius dont les grands traits sont
le discernement, l’égalité, la liberté à l’égard du dogme, la liberté
de parole et enfin un sentiment de parenté envers tous les humains. Les
différences et les frontières sont effacées. Aquarius apporte l’unité.
Cet homme a littéralement conquis le pouvoir noir et abandonné la terre
pour voyager dans l’espace et, de ce fait, a commencé à penser en termes
cosmiques. Tout ceci est plus que symbolique.
Johfra
introduit toutes ces caractéristiques dans le tableau sous des formes
vagues et fluides, empruntées aux courants d’air en spirale, visibles
dans les souffleries aérodynamiques (1). Ces mouvements représentent les
ondes électromagnétiques du nouvel âge telles qu’elles sont versées par
le porteur d’eau sur la terre; à travers elles, tout est transcendé.
Uranus qui gouverne toute chose rayonne sur le monde comme un soleil spirituel (2).
Sept
fleurs de lotus boivent ce nouveau courant de pouvoir. Ce sont les sept
Chakras. Selon la doctrine tantrique hindoue, sept organes psychiques
résident dans le corps astral de l’homme et sont reliés à notre système
nerveux central. Comme des «roues» d’énergie psychique ils absorbent la
force vitale, le Prâna, et contrôlent notre vitalité au cours de ce
processus. Des influences spirituelles sont absorbées avec le Prâna et
ce sont elles qui déterminent notre état spirituel. Dans ce tableau les
fleurs aussi forment une Menorah, le chandelier sacré à sept branches
des Juifs, qui représente les sept lumières placées devant le trône de
Dieu.
A
l’arrière-plan, l’ancienne planète dominante d’ Aquarius est
représentée dans le motif du crâne. C’est le passage de l’initiation, le
passage de Satume. Au loin, le pèlerin traverse le passage sur son
chemin de vie au Mont Salvat où le château élevé du Graal lui fait signe
du haut de la Conscience Universelle (4).
Parce
que Uranus n’a été découverte que bien après le développement du
système médiéval des correspondances magiques, cette planète n’a jamais
été associée avec la hiérarchie des anges et des intelligences. Pour la
même raison, l’ Arbre de Vie de la Kabbale ne s’y réfère pas. C’est
pourquoi Johfra a seulement peint la signature astrologique de la
nouvelle planète dominante :
Uranus
(en haut, à gauche) (5) et l’ancienne planète dominante : Saturne (en
haut, à droite) (6). Au-dessus de la fleur de lotus du milieu, le
symbole d’ Aquarius est formé par les ondes de force (7).
Les
lignes du cadre sont empruntées au mouvement ondulant caractéristique
de l’ Art Nouveau. Ce mouvement dans l’art a été le premier à manifester
clairement l’influence du Verseau.
Poissons
PISCES
Les Poissons
signe négatif, est le dernier du triangle d’eau donc eau en résolution.
Le soleil entre dans ce signe à la fin février quand les derniers
vestiges de l’hiver ont disparu et que la nature se prépare lentement à
commencer un nouveau cycle. Neptune gouverne ce signe. Avant 1846, date à
laquelle cette planète a été découverte, c’était Jupiter .
Le
signe de Pisces constitue la dernière phase sur le chemin de
l’évolution humaine à travers les douze signes du zodiaque. L’homme
continuera son chemin, recommençant le cycle mais, cette fois, par une
spirale plus élevée. Dans le signe de Pisces, la résolution de la forme
ainsi que les limites entre le moi et le non-moi se désagrègent
entièrement. Empiétant sans cesse l’un sur l’autre sous Aquarius, ils
disparaissent de la conscience sous Pisces.
Du
point de vue du monde matériel cette non-dépendance de la forme est vue
sous l’angle du sacrifice et de la mort alors que d’un point de vue
spirituel, cela signifie libération et naissance dans des perspectives
nouvelles et plus vastes. Sous ce dernier signe les expériences
rassemblées dans le cycle qui vient de s’achever sont abstraites : les
contenus sont séparés de la forme concrète. Seule l’essence de
l’expérience demeure.
Les
caractéristiques du signe Pisces sont, par conséquent synthèse,
résolution et libération. Le mystique entre dans cette catégorie
lorsqu’il délaisse le monde des phénomènes et que, tournant son regard
vers l’intérieur, il s’immerge dans l’élément primordial de toutes
choses dont il est lui-même issu.
C’est ici que se referme le cercle : la vie venue, en d’autres temps,
de l’océan primordial, maintenant y retourne, plus consciente, plus
riche en expérience.
Est-il
donc étonnant qu’on ait attribué à Neptune la maîtrise de ce signe
d’eau ? Jupiter, le maître précédent, exprimait certes la générosité, la
miséricorde et les aspects éducatifs de Pisces, mais il a fallu
attendre la découverte de la planète Neptune pour que soit trouvée une
explication au désir ardent de sacrifice du moi et à la résolution dans
la mer de la vie du mystique du Poisson.
Le
signe de Pisces a été, à l’origine, illustré par un poisson ou par
Jean, l’homme-poisson. En Mésopotamie toutefois, il était représenté
sous la forme d’une ceinture, d’une ligne ou d’une corde qui liait deux
poissons nageant dans des directions opposées.
Johfra
a combiné cette derniere idée avec le signe chinois du Yang et du Yin :
illustration de l’équilibre absolu et du jeu éternel entre les
principes mâle et femelle dans le cadre de l’unité révélée. Il symbolise
la personne accomplie de ce dernier signe du zodiaque. La ceinture qui
relie les deux parties est composée des douze signes du zodiaque qui ont
été parcourus (1).
Le
poisson rouge qui représente la part active de la personne se tourne
vers le bas, en vue de plonger dans son monde intérieur (2). Le poisson
bleu, la partie passive, représente le monde extérieur : l’homme n’étant
plus intéressé par le monde des phénomenes, ce dernier est devenu
irréel à ses yeux (7). L’unique réalité pour lui est le royaume infini
des océans primordiaux de son monde intérieur .
En
haut, à gauche, se trouve le signe de Neptune (4). En haut, à droite,
celui de Jupiter (5). En bas, au centre, le symbole des Poissons (6).
Swadri Arabi