Certains évènements de notre vie peuvent être souffrants et d’autres pratiquement intolérables sur le moment.
Toutefois, peu importe la souffrance,
petite ou grande, celle-ci nous parle d’abord de nous et de ce que nous
avons besoin de libérer et de guérir afin de devenir de plus en plus
nous-mêmes et d’être plus en paix, en harmonie et en équilibre, tant au
plan physique, émotionnel, mental que spirituel. Ça peut être des
émotions refoulées qui ont besoin d’être exprimées; des blessures à
guérir; des croyances
négatives à transformer; certaines habitudes à changer; certains
comportements positifs à acquérir (patience, discipline, responsabilité,
engagement et autres); retrouver sa sensibilité; apprendre à poser ses
limites; apprendre à exprimer ses besoins; sortir du bourreau; sortir de
la victime; sortir de la dépendance affective; apprendre à communiquer
authentiquement; etc. Ceci dit, sachez que, chaque fois que nous
réagissons à une situation ou à une personne, c’est parce qu’elle vient
de toucher une zone sensible en nous et que nous avons besoin de porter
attention à cette partie de nous. C’est d’abord en n’étant conscient
que nous pouvons arriver à nous construire à travers les évènements
souffrants de notre vie. La conscience
de la souffrance est le premier pas. D’ailleurs, comme je le
mentionnais précédemment, lorsqu’une souffrance se fait sentir, c’est
comme un système d’alarme qui nous avise que nous devons nous arrêter à
nous-mêmes. La souffrance dans nos vies n’est jamais présente pour
rien. Elle est un indicateur concret que quelque chose a besoin de
notre attention. C’est à nous d’apprendre à être à l’écoute de celle-ci
afin de reprendre le pouvoir sur notre vie et de ne pas être victime de cette souffrance.
Je
vais d’abord prendre un moment pour définir la souffrance et comment
celle-ci peut se manifester. La souffrance peut être apparente et se
manifester très concrètement. Par exemple, une souffrance physique
et/ou psychologique (émotions plus ou moins fortes – peine,
peur, colère, culpabilité, impuissance, infériorité, etc.). Toutefois,
la souffrance peut aussi se manifester plus subtilement, soit par des
comportements défensifs. Et lorsqu’on se défend, naturellement, nous
n’en sommes pas conscients sur le moment. On peut se défendre par la
fuite: fuite dans le travail, le sport, le bénévolat, la drogue,
l’alcool, les médicaments, le sexe, internet, la télévision, la
spiritualité, les relations extra-conjugale, la famille, la maladie,
etc.). On peut également se défendre de la souffrance en la
rationalisant, en la banalisant, en la niant, en la refoulant. Lorsque
nous la refoulons, le plus souvent, elle risque de ressortir à travers
différents symptômes physiques plus ou moins intenses. Certaines
personnes ont tellement refoulé leurs émotions qu’elles ne les
ressentent plus. Certains en sont venues à vivre dans leur rationnel ou
encore ils ont développé toutes sortes de symptômes physiques et
psychologiques tels que l’angoisse, l’anxiété, l’agoraphobie, les
attaques de panique, etc. Nous pouvons également fuir la souffrance en
portant constamment des jugements sur les autres ou en projetant notre
propre souffrance sur les autres. Nous pouvons aussi nous couper de
notre souffrance en développant des personnages tels que le clown, le
stoïque, l’érudit, le rationnel, etc. Finalement, certaines personnes
vont se défendre de leur souffrance par la colère et l’agressivité. Au
lieu de ressentir ce qu’ils vivent vraiment et qui les rend vulnérables,
ils vont plutôt adopter le rôle d’une personne colérique, ce qui, à
leurs yeux, leur semblent plus fort. Toutefois, souvent, ces mêmes
personnes vont faire souffrir les gens autour d’elles parce qu’elles ne
peuvent pas entrer en contact avec leur vulnérabilité. D’autres vont
plutôt tomber dans la « victimite », en se plaignant constamment, mais
en ne faisant rien pour se sentir mieux, en n’allant pas chercher l’aide
nécessaire.
Qu’est-ce
qui peut causer la souffrance? En faite, beaucoup de choses peuvent
causer la souffrance: la perte d’un emploi; une faillite; un deuil; une
maladie; un divorce; une séparation;
un accident; des difficultés relationnelles; un rejet vécu par un ami,
un enfant, un parent; un échec amoureux; un échec professionnel; une
dépression; un burn-out; une injustice; une humiliation; une trahison;
un abandon; la solitude; le vieillissement; etc. Ceci dit, chacun vivra
sa souffrance en fonction des expériences vécues dans le passé et des
croyances qu’il porte en lui présentement. Je vais vous donner un
exemple concret. Ce matin, mon conjoint parlait à une de ses amies qui a
appris qu’elle a le cancer
du sein. Celle-ci (Mme X) lui racontait qu’une de ses amies (Mme Y)
lui avait téléphoné et qu’elle pleurait parce que son amie (Mme X) avait
le cancer. Mme X, celle qui a le cancer, a donc dû consoler Mme Y, son
amie qui n’a pas le cancer. Pourquoi est-ce que c’est celle qui n’a
pas le cancer qui pleure alors que l’autre ne pleure pas?
Si
nous prenons d’abord le cas de Mme X. Pourquoi ne pleure-t-elle pas
alors qu’on lui a annoncé qu’elle a un cancer? Il peut y avoir
différentes raisons à cela. D’abord, ça peut être parce que le choc
est trop grand à encaisser et son corps a besoin d’un temps avant d’être
en mesure de ressentir ce qu’elle vit. Ce qui arrive souvent dans le
cas de chocs émotifs importants. Pourquoi je parle ici du corps? Tout
simplement parce que les émotions sont ressenties dans le corps et que
l’intelligence du corps permet ce moyen de protection
lors de chocs trop grands. Une autre raison qui fait que Mme X ne
pleure pas, peut être due au fait qu’elle n’est pas habituée à se
montrer vulnérable devant les autres et qu’elle a tendance à pleurer
lorsqu’elle est seule. Devant les autres, elle se montre forte. Chose
que je ne conseille pas de faire. La souffrance se guérit
particulièrement lorsqu’on a quelqu’un avec qui la partager et lorsque
nous avons un support affectif (écoute, compassion et compréhension),
surtout pour des souffrances importantes. Mme X peut aussi avoir des
croyances en lien avec les émotions. Par exemple: une personne qui
pleure, c’est une personne faible; si je me montre faible, je vais aller
encore plus mal et ma santé dépérira; il faut que je pense positif si
je veux guérir; si j’ai peur, c’est sûr que je vais mourir; etc. Dans
le domaine des croyances, il peut y en avoir une multitudes qui
influencent la façon de cacher sa vulnérabilité. Une autre raison pour
laquelle Mme X ne pleure pas peut aussi être due au fait qu’elle a une
grande capacité de résilience. Certaines personnes ont développé dans
leur vie une capacité à accepter les choses telles qu’elles se
présentent. Naturellement, cela leur permet de rester dans le moment
présent et de ne pas imaginer le futur
alors qu’il n’est pas encore arrivé. Ces personnes ont une capacité à
lâcher prise et à s’abandonner. Ce qui leur est très bénéfique lors
d’événements qui normalement pourraient être souffrants. Ceci dit, il
faut savoir
discerner. Ce n’est pas parce qu’on ne ressent pas d’émotions qu’on
est automatiquement dans la résilience. Ça peut aussi être parce qu’on
est coupé de nos émotions, parce qu’on refoule ou parce qu’on est en
état de choc. C’est en s’observant que nous aurons nos réponses. Ainsi
nous saurons où nous nous situons et ce que nous devons faire pour bien
traverser cette épreuve qui peut être une occasion de guérison, de libération et d’évolution.
Maintenant,
si nous prenons le cas de Mme Y. Pourquoi pleure-t-elle alors que ce
n’est pas elle qui a un cancer? Ici, ça peut être tout simplement parce
que cette personne à une grande sensibilité et une capacité à exprimer
sa peine et sa tristesse pour ce qui arrive à l’autre. Cette femme peut
également pleurer parce qu’elle ressent de la peur en lien avec la
maladie, la souffrance et/ou avec la mort. Ses croyances en lien avec
la mort, la maladie et la souffrance peuvent également être très
négatives et réactivent en elle des émotions souffrantes. Elle peut
également avoir peur d’être abandonnée. Si cette personne a un passé en
lien avec l’abandon, cette situation peut réactiver des peurs
inconscientes, entre autre, la peur que l’autre meurt et l’abandonne.
Peu importe d’où viennent ces émotions, celles-ci ont besoin d’espace
pour vivre afin que cette personne puisse s’en libérer. Naturellement,
l’idéal, c’est d’arriver à mettre les mots justes sur ce que l’on vit.
Sinon, on risque de rester pris avec notre vécu. Malheureusement,
plusieurs personnes n’arrivent pas à exprimer clairement leur vécu.
Plusieurs ont tellement nié, banalisé et refoulé leurs émotions depuis
l’enfance, qu’ils sont perdus lorsque vient le temps de partager ce
qu’ils vivent réellement. Elles pleurent et disent qu’elles ont de la
peine alors qu’en réalité elles vivent des peurs. C’est pour cette
raison que je trouve important de faire un cheminement pour apprendre à
se réapproprier son vécu et à mettre les mots justes sur ce que nous
vivons. Sinon, nous risquons de rester aux prises avec notre
souffrance. La guérison passe par l’expression d’un vécu juste, entre
la tête et le cœur. La tête met les mots justes sur ce que le cœur vit.
COMMENT UTILISER LA SOUFFRANCE POUR GUÉRIR, SE LIBÉRER ET ÉVOLUER?
Premièrement,
il est essentiel d’être à l’écoute de nous-mêmes, de nos
insatisfactions et de nos souffrances physiques et/ou morales, si nous
souhaitons nous guérir, nous libérer et transformer la souffrance qui
nous habite. Si nous nous activons sans arrêt afin de fuir notre vie;
si nous nions notre corps en l’anesthésiant de différentes façons; si
nous positivons notre vie en banalisant ce que nous vivons; si nous
fermons les yeux sur notre vérité intérieure; alors, nous ne pourrons
jamais arriver à voir que nous avons des choses à guérir et à
transformer. Pour y arriver, il faut se sortir la tête du sable et
admettre sa Vérité intérieure, admettre qu’il y a souffrance et/ou
insatisfaction. Naturellement, chacun aura sa voie bien à lui pour
guérir et transformer ses souffrances. Toutefois, peu importe le chemin
utilisé, l’important c’est de se mettre en route afin de reprendre le
pouvoir sur sa vie. Et, pour se faire, un temps d’arrêt s’impose
(méditation, moment de silence dans un endroit calme, marche dans la
nature, etc.) Et ce temps doit être régulier (au minimum une fois par
jour durant 20 minutes ou 2 fois par jour durant 10 minutes). Ce temps
est vraiment essentiel! Je vous encourage à aller lire mon article
« Apprendre à vivre le moment présent » dans « Mes articles 2012-2013″.
Celui-ci vous aidera à mieux saisir l’importance du temps d’arrêt et
comment procéder plus concrètement.
Une
fois la souffrance ou l’insatisfaction repérée, vous pourrez mieux voir
ce que vous avez besoin: apprendre à exprimer vos émotions afin de vous
libérer et de guérir; apprendre à mettre les mots justes sur ce que
vous vivez; conscientisez vos croyances négatives et apprendre à les
transformer afin de devenir de plus en plus vous-mêmes; changer certains
comportements négatifs; développer certaines capacités
positives (patience, discipline, responsabilité, engagement et autres);
retrouver votre sensibilité; apprendre à poser vos limites; apprendre à
exprimer vos besoins; sortir du bourreau; sortir de la victime; sortir
de la dépendance affective; apprendre à communiquer authentiquement;
renourir votre relation amoureuse; etc.
Lorsque
vous avez repéré ce que vous avez besoin de transformer, dans l’ici
maintenant, à partir de la souffrance et/ou de l’insatisfaction que vous
aurez identifié, il vous faudra peut-être aller chercher une aide
extérieure (formation, atelier, conférence, lecture de livres, thérapie
en individuel, thérapie de couple, etc.). Ce sera l’heure de passer à
l’action. Laissez-vous guider par votre intuition. Suivez votre élan
intérieur, l’élan de votre cœur. Où vous sentez-vous appelé? Si c’est
nul part pour l’instant, ne forcez rien. Les choses se mettrons en
place au bon moment. Faites juste demander à l’Univers (à Dieu, à votre Maître intérieur – donnez lui le nom
qui fait le plus de sens pour vous) de vous guider au bon endroit, au
bon moment. Rien de plus. Vous le sentirez lorsque ce sera le temps
d’agir et vous saurez où aller. Continuez à prendre vos temps de
silence régulièrement et observez ce qui se passe pour vous au jour le
jour. Vous pouvez même vous faire un journal de bord et noter les
changements que vous voyez apparaitre dans votre vie, aussi minimes
soient-ils. Il est important de voir concrètement les progrès, sinon
nous pouvons avoir l’impression que rien ne change alors que ce n’est
pas le cas.
Je
termine en vous disant que de choisir de se construite à travers les
évènements souffrants de notre vie, ce n’est pas toujours facile parce
que, lorsque nous sommes dans la souffrance elle-même, nous pouvons
avoir tendance à perdre nos repaires. Ceci dit, lorsque nous sommes
conscients que cette souffrance peut nous mener vers la guérison, la
libération et la transformation intérieure, il ne nous reste qu’à la
traverser du mieux possible, pas de façon parfaite, juste avec un désir
sincère de transformer des choses et de guérir. Pour le reste, faites
simplement demander d’être guidés et vous le serez, parce que votre âme
sait exactement où vous mener et elle souhaite vous amenez là où il y a
du Bonheur, de la Paix et de la Joie.