
par Bertrand Duhaime
Beaucoup d’êtres humains se demandent comment la Source suprême a pu permettre que l’homme descende aussi profondément dans la dualité et la densité et y souffrent autant et aussi longtemps. En fait, Dieu n’a rien à voir dans ce destin apparemment tragique, dont l’homme tirera un jour une plus grande gloire que celle à laquelle il était destiné, puisque tous les aléas de l’existence humaine découlent, en tout et partout, de ses propres choix.

Au moment de l’assignation de l’Homme à son destin, à l’intérieur du Plan cosmique, le dialogue ne s’établissait pas entre Dieu et les hommes, en tant qu’être individualisés, mais avec l’Homme total, l’Adam Kadmon ou l’Adam-Êve, cette Entité gigantesque ou ce Réservoir des âmes, une globalité androgyne, qui contenait la totalité des Étincelles divines appelées à s’individualiser et à s’incarner sous la forme d’êtres humains. Ainsi, les décisions de cette Conscience unifiée impliquaient le destin de tous les êtres individuels qui allaient surgir à l’existence. Ce Plan originel prévoyait que l’Homme ne descendrait pas plus bas que le plan éthérique, un plan suffisamment ressemblant au plan matériel, puisqu’il en est la contrepartie causale, pour lui permettre d’y faire les découvertes ou d’accumuler les connaissances qu’il souhaitait, puisque Tout est en haut comme en bas et inversement. L’avantage d’expérimenter dans un plan dense plutôt que dans un plan subtil, c’est que le tampon spatiotemporel permet de voir les choses venir et de procéder à des corrections, s’il s’en impose.
En demandant la conscience totale, ce qui revient à définir le désir d’en connaître consciemment autant que son Créateur, l’Homme universel s’imposait de se morceler, de manière à expérimenter l’infinité des expériences possibles. Il faut dire que, jusqu’à sa sortie de l’influence directe de son Créateur, l’Homme total, qui vibrait directement dans la Conscience infinie, n’avait aucune conscience de son existence. Il était tout simplement, vibrant au gré des impulsions divines. Pour prendre conscience de sa réalité, il lui fallait s’imposer un genre d’éloignement de sa Source originelle. C’est ainsi qu’il s’imposait également la nécessité de se couvrir d’un apparent voile d’oubli pour se donner l’impression de pouvoir tout réapprendre de lui-même de manière à redécouvrir son Essence éternelle et ses multiples potentialités. Enfin, par sa demande d’agir dans la liberté complète, il imposait à sa Source originelle de se retirer dans les coulisses de la Création pour assister à son périple prolongé, du point Alpha (Moment du Commencement) au point Oméga (Moment de la Réintégration finale au terme de son expérience complète), celle-ci ne pouvant intervenir qu’à sa demande et dans la mesure où il la laisserait agir à sa guise.
Au chapitre de la liberté, il faut savoir que Dieu, qui est d’abord Amour et Fidélité à sa Réalité, respecte rigoureusement les clauses de son engagement envers ses créatures. La demande de l’Homme d’agir dans la liberté complète lui imposait de n’être plus rien d’autre que le Pourvoyeur de son l’Énergie de Vie dont l’Homme devrait se servir à sa manière et selon ses moyens pour assurer l’entièreté de son destin, avec les risques que cela imposait. Le Contrat évolutif de l’Homme s’est toujours résumé en trois maximes : «Demandez et vous recevrez»; «Cherchez et vous trouverez»; et «Frappez, et il vous sera ouvert»)). Ainsi, dans sa liberté, l’Homme a toujours pu faire appel à Dieu, en cas de besoin, mais en se rappelant que son Créateur ne pouvait intervenir que dans le respect de sa Nature.

En s’éloignant de la Source originelle, l’Homme a amorcé son plongeon dans la densité. Jusqu’au plan astral, aussi appelé le plan des désirs, l’Homme total a quand même poursuivi sa descente (que les religions ont à tort qualifiée de chute) de façon relativement harmonieuse et ordonnée. En plus de contenir le prototype de toutes les réalités, autant dans l’actualité que dans l’illusion, en présentant l’avers, le cordon et le revers, le plan astral confère la vision duelle et la sensibilité psychique. D’une part, il fournit l’apparence d’oppositions ou d’extrêmes d’une même réalité D’autre part, premier plan de l’attraction densifiante, il engendre l’affect, qui devient, en se renforçant, appétence, inclination, désir et motivation d’agir.
C’est à ce niveau que s’est déroulé l’épisode apparemment tragique de la Tentation de l’Homme universel au Jardin d’Éden. Car la sensibilité de l’Homme total, personnifiée par Ève, qui s’opposait à sa portion rationnelle, rigide et ferme, personnifiée par Adam, l’a amené à désirer puissamment accélérer son expérience de connaissance de réalités qui l’entouraient, des réalités qui, du reste, en prenant de plus en plus forme, dans leurs divers prototypes, commençaient de plus en plus à l’intriguer et à le fasciner. C’est alors qu’Adam, ému par Ève, elle-même séduite par le Serpent, le Courant descendant de l’Énergie de Vie, a mangé la pomme de l’Arbre de la Connaissance des Opposés compatibles et complémentaires (que les religions appellent à tort l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal), l pomme évoquant le fruit de la Connaissance ou du Savoir.
En fait, l’Homme total a lui-même commencé à se percevoir comme une Entité connaissante, devenant de plus en plus consciemment à la fois le Sujet et l’Objet de sa quête, ce qui lui a servi de prémisses à une dissociation entre l’intérieur et l’extérieur qui a abouti à la division sexuée. Surtout, son impatience à tout connaître l’a amené à s’approcher de l’énergie éthérique de façon prématurée, soit avant qu’il ait pu adapter correctement son être, ce qui l’a amené à s’enfermer dans un plan de densité auquel il n’était pas, à l’Origine, destiné : le plan matériel, le plan de la densité complète.
Cette histoire restaurée de la Genèse de l’Humanité démontre que, à tous les points de vue, c’est l’Homme total qui a savamment orchestré sa chute apparente et que, après s’être enfermé dans un plan auquel il n’était pas destiné, où il a de plus en plus oublié sa Réalité et ses potentialités originelles, il a prolongé son drame apparent en se projetant à l’excès à l’extérieur de lui. Au lieu de chercher à retrouver le Paradis perdu, il s’est mis à l’œuvre de tenter de s’édifier un paradis artificiel dans la Matière. Alors, bien que la Matière soit de l’Esprit densifié, au niveau de l’expérience, il y a toute une différence, au niveau des efforts à produire, dans la gestion des énergies denses par rapport aux énergies subtiles. À un moment de son parcours évolutif, l’Homme universel a plongé trop rapidement d’un plan où il pouvait tout observer de l’intérieur dans un plan où il n’avait plus le goût que de tout observer de l’extérieur, ce qui l’a amené, à travers certains des individus qui sont issus de lui, à nier jusqu’à l’existence de ses caractéristiques latentes.
Comme la Source suprême a créé l’Homme total à son image et à sa ressemblance, lui conférant tous ses attributs et privilèges, de la même manière qu’il s’est perdu par sa faute, il devra se sauver par sa propre quête, appliquée au bon endroit et de la bonne manière, de manière à se recomposer dans son Entité originelle. C’est ce qui explique l’importance de l’application de l’Amour pur, qui est Énergie de cohésion, qui pousse les êtres à s’unir, afin de retrouver l’Unité originelle. Car la force du salut réside dans l’union plutôt que dans la division, par le rejet des différences.
Entre-temps, tout ce que Dieu peut faire pour l’Humanité, c’est de lui envoyer des émissaires, pour lui rappeler la manière de faire son salut. Hélas, jusqu’à récemment, la communauté humaine a préféré les mépriser et les trucider pour ne pas entendre leurs conseils de Sagesse. N’empêche que, après, éternellement nostalgique, elle ose encore se plaindre de son sort! Toutefois, de guerre lasse des errances humaines, par lesquelles il s’inflige d’inutiles souffrances, dont il n’a plus rien à apprendre, Dieu a décrété, en 1982, le retour forcé de ses créatures humaines. Et c’est ce qui a lancé le processus accéléré de l’Ascension qui, sous peu, ramènera tous les êtres au niveau de la Conscience unifiée.

Lorsqu’il est appelé, Dieu répond toujours promptement aux appels qui lui sont lancés, mais à sa manière et à son heure, donc d’abord par des intuitions. Du fait que, en général, il est moins pressé que l’être humain d’intervenir, quand une bonne leçon de vie doit être prise, ce dernier oublie l’appel qu’il a lancé et il se met à l’œuvre d’appliquer la meilleure solution qu’il peut concevoir. Mais s’il y a une chose que l’être humain ne se permet pas souvent de faire, c’est bien de se mettre à l’écoute de ses intuitions. Même que, quand il les perçoit, il ne tarde pas à les brouiller par ses spéculations intellectuelles, de sorte que, les altérant, il s’engendre plus souvent qu’autrement un nouveau fiasco. Or, dès qu’un être choisit d’assumer seul son destin, dans le respect de sa liberté, Dieu se retire et il laisse l’être incarné s’y prendre à sa manière pour lui permettre d’évaluer la pertinence de ses choix et son degré de sagesse.
Beaucoup n’apprécieront pas ces explications sur le mode d’intervention de la Source suprême dans les affaires humaines parce qu’ils préféreront continuer de se chercher une proie facile à accuser, comme autrui ou le destin, parce que, au lieu d’admettre leur part de responsabilité dans leurs difficultés, ils choisissent encore de projeter ailleurs leurs propres torts. Mais cela, c’est leur problème… ou leur solution!
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